Low-code et no-code : une révolution pour les créateurs d’applications ?

Le low-code et le no-code permettent aux entreprises de faciliter la création d’applications métiers. Le phénomène low-code s’invite également dans les écoles, où il participe à acculturer les élèves à la programmation informatique.

(c) Adobe Stock
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Nous devons le terme de low-code à Forrester Research, qui l’a utilisé pour la première fois en 2014. Le cabinet d’analyses pointait alors du doigt l’émergence de nouvelles plateformes de développement permettant de créer des applications en un minimum de temps, en réduisant le nombre de lignes de code à écrire pour arriver à une solution fonctionnelle. Ce concept a été rapidement complété par le no-code, qui promet de créer des applications sans aucune connaissance en programmation.

Low-code et no-code adressent deux marchés distincts. Le premier reste plutôt réservé aux développeurs professionnels, qui vont gagner du temps lors de la création d’applications, en général des solutions en mode web déployées sur le cloud. Cette approche est aujourd’hui particulièrement populaire pour créer des applications métiers, du côté « front end » (interface de l’utilisateur avec l’application), qui vont s’appuyer sur les données et outils du système d’information de l’entreprise, le « back end ».

Le no-code est dédié pour sa part aux utilisateurs métiers, qui vont assembler des solutions à partir de briques de base, sans écrire la moindre ligne de code. Nous le retrouvons par exemple dans les outils de « business intelligence » (BI) de nouvelle génération, où il est possible de créer des tableaux de bord complexes et interactifs sans connaissance préalable en programmation.

Les solutions low-code leaders du marché, selon le recensement (« magic quadrant ») de Gartner, cabinet d’études, sont celles de Mendix, Microsoft, OutSystems, ServiceNow ou encore Salesforce. Ces offres ciblent exclusivement le marché des entreprises.

Le low-code/no-code : un vivier de développeurs ?

Les entreprises sont conscientes du caractère stratégique de leur système d’information et de la valeur ajoutée par des logiciels créés sur mesure, qui vont booster leur productivité ou leur apporter un avantage concurrentiel.

Dans un monde où le numérique a toujours plus d’importance, la pénurie des développeurs fait rage. Le no-code peut répondre à cette problématique en permettant à des non-programmeurs de créer leurs propres applications. Mais il ne permettra pas d’en faire des développeurs informatiques. Quant aux solutions low-code des grands éditeurs, elles sont avant tout dédiées à des professionnels du secteur, et ne seront donc pas adaptées aux amateurs.

Comment attirer et former de nouveaux talents ? Depuis septembre 2016, le code s’est réinvité au collège. L’outil recommandé pour cet enseignement est Scratch, une solution qui permet de coder simplement, à partir d’un langage de programmation francisé. Une offre définitivement à classer dans le monde des offres low-code. Au lycée, les élèves basculent vers des solutions qui demeurent simples d’emploi, comme le langage de programmation Python, mais permettent cette fois-ci de créer des applications qu’il sera possible de déployer en production. Toute la difficulté reste de faire le pont entre une solution low-code dédié à l’apprentissage de base et une offre plus traditionnelle mettant en œuvre de nouveaux paradigmes.

Ce n’est qu’après, pour gagner en productivité, que les apprentis codeurs seront susceptibles de revenir vers des solutions low-code dédiées à la création d’applications pouvant être déployées en production (ce qui n’est pas la vocation de Scratch) : soit à travers des offres de nouvelle génération dédiées aux applications d’entreprise ; soit à travers des solutions plus traditionnelles, adaptées au développement occasionnel, comme Visual Basic de Microsoft.

David FEUGEY