Visite ministérielle au cœur de la forêt domaniale de Lyons

A l’heure de la photo officielle -sans masque- lors de la plantationd’un arbre dans la forêt de Lyons, le ministre ne cachait pas son plaisir.(© Aletheia Press  / L. Brémont)
A l’heure de la photo officielle -sans masque- lors de la plantationd’un arbre dans la forêt de Lyons, le ministre ne cachait pas son plaisir.(© Aletheia Press / L. Brémont)

Ce 22 décembre, Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture, était au cœur de la forêt domaniale de Lyons, la plus grande hêtraie de France. Il a ensuite visité la scierie Mommert.

« La filière bois, c’est une filière dans laquelle je suis tombé lorsque j’étais tout petit ». C’est ainsi que Julien Denormandie, tout juste nommé ministre de l’Agricultureet de l’alimentation, avait commencé son intervention sur la forêt, devant la commission des affaires économiques à l’Assemblée nationale, le 29 juillet dernier. Une passion qui ne s’est pas démentie ce 22 décembre,à l’heure de visiter la forêt de Lyons-la-Forêt et la scierie Mommert à Fleury-la-Forêt. Durant trois heures, le ministre a pris le temps d’écouter et de questionner les acteurs locaux de la filière bois.Julien Denormandie s’est dispensé de discours officiels. Pourtant, sa présence en terres euroises était le prolongement d’une matinée hautement symbolique pour la forêt française. Les professionnels de la filière remettaient leur feuille de route dans le cadre de la stratégie de renouvellement forestier avant la signature d’une charte d’engagement. Une nouvelle étape dans le plan de relance pour le secteur forestier de 200 millions d’euros, annoncé début septembre.

Tempêtes et sécheresses

Cet ambitieux programme s’adresse aussi bien à l’amont, avec la régénération des forêts qu’à l’aval, en direct des entreprises de transformation. Il faut dire que les difficultés rencontrées sont nombreuses. « Après quatre tempêtes entre 1984 et 1999, nous devons aujourd’hui faire face aux changements climatiques » ont souligné les agents de l’ONF en charge de la forêt domaniale de Lyons, plus grande hêtraie de France. Sécheresse, maladies viennent mettre à mal le peuplement forestier. Ainsi, des évolutions des méthodes d’exploitation et de régénération de la forêt sont devenues indispensables. Au cœur des changements techniques, il y a, notamment, le choix des essences à implanter, « Avez-vous essayé l’acacia ? a interrogé le ministre de l’Agriculture. J’y crois beaucoup. »L’ONF s’adapte et surtout, se réorganise, dans un contexte parfois stressant pour ses agents mais qui ne sera évoqué qu’a demi-mots durant cette visite officielle.

22 000 emplois en Normandie

Après la forêt de Lyons, direction la scierie Mommert. Spécialisée dans le chêne et créée en 1952, l’entreprise emploie une dizaine de personnes. Face au ministre, Denis Mommerta tenu à rappeler une situation ubuesque de longue date : « Lorsque l’on regarde les ventes des coopératives, la majorité se fait vers la Chine. Le plan de relance doit aussi faire en sorte que la production de bois reste en Europe. Sans la contractualisation depuis cinq ans avec l’ONF, j’aurai des difficultés à m’approvisionner aujourd’hui. » Si a une époque des différences de prix d’achat et des problèmes de qualité expliquaient cet état de fait, ce n’est plus le cas. « Aujourd’hui, nous achetons toutes les qualités, car les usages du bois se sont développés en France »a souligné le chef d’entreprise. Autre difficulté, recruter des salariés. « J’ai la chance d’avoir une très bonne équipe mais les centres de formation ferment, faute d’élèves ». La faute, probablement, à une image vieillotte que traînent les métiers du bois. « Sur certaines machines, il faut deux mois à deux ans pour être opérationnel » a constaté Denis Mommert. Pourtant, la filière a de quoi séduire, « Dans notre pays, en France, il y a plus de personnes qui travaillent dans la filière bois qu’il n’y a de personnes qui travaillent dans l’automobile » rappelait, le 29 juillet, Julien Denormandie. En Normandie, la filière représente 22 000 emplois.

Pour Aletheia Press, LætitiaBrémont