A Paris, la Normandie se présente comme terre d’hydrogène

Souhaitant devenir une référence pour la filière hydrogène, la Région Normandie était présente au salon Hyvolution de Paris.

Valérie Rai-Punsola sur le stand de la Normandie au salon Hyvolution. (© Aletheia Press / B.Delabre)
Valérie Rai-Punsola sur le stand de la Normandie au salon Hyvolution. (© Aletheia Press / B.Delabre)

Rester ou devenir LA région de l’hydrogène. La Normandie était présente en force au salon Hyvolution 2024 à Paris, fin janvier. Avec la ferme volonté de s’imposer. « Nous devons montrer que la Normandie est un des grands bassins très actifs dans l’hydrogène, clame Valérie Rai-Punsola, déléguée régionale de Normandie Energies et de France Hydrogène Normandie. Et il nous faut aussi réaffirmer l’importance de l’hydrogène dans la consolidation de nos écosystèmes sur le territoire. »

Il faut dire que l’hydrogène a une place à prendre, par exemple dans les zones portuaires, pour alimenter les bateaux, les équipements de manutention. C’est là aussi que se situent d’importants parcs éoliens offshores qui, demain, pour servir à produire l’hydrogène. « Nous sommes aussi engagés dans des marchés européens par exemple, pour alimenter les aéroports », poursuit Valérie Rai-Punsola. Et sur l’axe Seine aussi, un fort élan existe autour de la mobilité ou bien sûr des raffineries.

Un El Dorado énergétique ?

Cette image d’une région à hydrogène, la Normandie l’a donc déjà et l’écosystème existant attire. « La région est reconnue sur cette question », assure Hélène Dapremont, International business manager à l’Agence de développement de la Normandie (ADN), qui a eu des contacts intéressants avec des porteurs de projets lors du salon Hyvolution.

Néanmoins, pour que cet élan prenne totalement, que la production s’installe durablement, il faut stimuler la demande. « L’industrie est partie forte, avec les enjeux de décarbonation, rappelle Valérie Rai-Punsola. Et certains, qui sont déjà passés à l’électrique, se préparent à prendre le virage de l’hydrogène. Il va devenir compétitif et apporter une autre solution que l’électricité. »

Dans ces conditions, l’hydrogène a parfois des airs d’El Dorado de l’énergie. Tout le monde l’observe et le convoite. Le Salon Hyvolution d’ailleurs en est un témoin. Depuis sa création, il a considérablement grossi. « Le salon a fait ‘’x3’’ depuis sa naissance, constate Valérie Rai-Punsola. Il y a de nouveaux acteurs, et l’international est davantage présent désormais. Il y a de plus en plus de matériel aussi. »

Poids lourds et utilitaires

En revanche, l’hydrogène peine encore à percer sur le terrain de la mobilité. Une simple question de temps, pour Normandie Energies. « Cela viendra sans doute assez tard. Nous sommes en démarrage d’une filière et tout cela est très nouveau. Mais les élus sont demandeurs… » Raison pour laquelle d’ailleurs, l’hydrogène a surtout percé dans le domaine des bus de ville.

Le rétrofit (l’adaptation de véhicules « classiques » au carburant hydrogène) peine aussi à décoller, faute d’homologation. Reste à déployer les bornes (les pompes) sur le territoire… et là, de gros efforts restent à fournir. « Il y a encore beaucoup de choses à régler, mais nous sommes sur du temps long, défend Valérie Rai-Punsola. Cela va venir. Il y a un vrai marché, notamment pour les poids lourds et les véhicules utilitaires des artisans ».

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre