Approvisionnement et recrutement : deux défis majeurs pour les PME/TPE

Les tensions sur les approvisionnements et les difficultés de recrutement pénalisent l’activité des PME/TPE, confirme le dernier baromètre trimestriel Bpifrance Le Lab/ Rexecode.

Photo d'illustration Adobe Stock
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Au fil des enquêtes concernant les entreprises, les tensions sur les approvisionnements et la pénurie de main d’oeuvre deviennent des sujets récurrents. Celle menée par Bpifrance Le lab, en partenariat avec l’institut Rexecode, dévoilée récemment, le confime*. Ce quatrième trimestre 2021, les difficultés de recrutement représentent la préoccupation majeure des dirigeants de TPE/PME, mentionnées par 58% des interrogés dans le cadre du baromètre, comme un frein à leur activité. Près des trois quarts des répondants (73%) ont souhaité embaucher durant les 12 derniers mois. Sur ces derniers, 79% se sont trouvés confrontés à des difficultés. Des obstacles qui freinent l’activité de 51% des entreprises, selon l’étude, et risquent de contraindre le développement espéré de 38% d’entre elles.

Pour 70 % chefs d’entreprises sondés, le frein majeur au recrutement est l’absence de candidat, loin devant l’inadéquation avec le poste recherché, soit le niveau de qualification des candidats (37%), leur manque d’expérience (36%), la faible adaptabilité à l’entreprise (35 %), ou le niveau de salaire demandé (21 %).

Ces barrières à l’embauche concernent principalement des postes requérant un faible niveau de formation initiale, révèle l’étude : 44 % des dirigeants peinent à embaucher des candidats ayant le niveau CAP, BEP ou brevet des collèges, et même pour les postes ne nécessitant aucun diplôme (pour 42 % d’entre eux). Conséquence de cette situation, un peu plus d’un tiers des postes à pourvoir sont vacants depuis plus de six mois, (dont 12 % depuis plus d’un an).

Pour faire face à ce blocage, les entreprises ont adopté des solutions diverses : 55 % d’entre elles ont modifié leur organisation générale, d’autres ont fait appel à de la main d’œuvre externe (intérim, travail détaché 22 %; recours à la sous traitance 16 %). Certaines ont adapté leur politique de recrutement, en élargissant leur recherche via les reseaux sociaux et chasseurs de tête, par exemple, en modifiant le profil du candidat recherché (42%). Un peu plus d’un quart des dirigeants ayant des difficultés à pourvoir des postes ont proposé des salaires plus élevés. Seuls 8% ont choisi d’investir davantage dans l’automatisation des tâches. Plus radicalement, les problèmes rencontrés ont amené 34% des entreprises à restreindre leur activité.

Hausse des prix et tensions sur les approvisionnements

Autre sujet d’inquiétude des dirigeants, les tensions sur les approvisionnements. Ce dernier trimestre 2021, la majorité (69%) des entreprises interrogées dans le cadre du baromètre se trouvent impactées par des difficultés d’approvisionnement. Pire, pour 58 % des responsables de TPE/PME ces tensions limitent déjà l’activité de leur entreprise, et même « fortement » pour 15 % d’entre eux. Tandis que la part des dirigeants qui ne s’estiment pas concernés par ces difficultés spécifiques s’élève à 23%. Et près des trois quarts de ceux affectés (73%) pensent que ces tensions se font de plus en plus vives. En cohérence, est ainsi évoquée comme préoccupation, en nette progression, la hausse des prix et des coûts, en lien avec les augmentations récentes des prix des matières premières et produits énergétiques, ainsi que le niveau durablement élevé de coûts de transports et l’allongement des délais de livraison...

* Etude menée par voie numérique du 18 au 29 octobre 2021, auprès d’un échantillon de 2 083 dirigeants de PME/TPE des secteurs marchands non agricoles, de 1 à moins de 250 salariés et réalisant moins de 50 M d’euros de chiffre d’affaires.

Fatima Ezzahra DARDAOUI et B.L


Les coûts et les prix trop élevés sont le frein qui marque la plus nette progression (cités par 28 % des dirigeants de PME / TPE, +7 points par rapport au trimestre précédent). Ce résultat est cohérent avec des tensions sur les approvisionnements qui s’exacerbent. 69 % des répondants se disent affectés par ce type de difficultés et 58 % déclarent qu’elles limitent déjà l’activité de leur entreprise (dont 15 % fortement).

Elles se seraient en outre intensifiées depuis trois mois selon 73 % d’entre eux.

73 % des PME / TPE répondantes ont souhaité recruter au cours des 12 derniers mois. Parmi elles, 79 % ont été confrontées à des difficultés dans leur démarche. Ces difficultés concernent principalement des postes peu qualifiés, qui restent par conséquent souvent vacants (plus de 6 mois dans 36 % des cas). Les raisons principales de ces difficultés sont l’absence de candidat (citée par 70 % des dirigeants de TPE/PME confrontées à des difficultés de recrutement), l’inadéquation des candidats avec le poste (manque de qualification, d’expérience ou faible adaptabilité perçue à l’entreprise notamment) et le salaire demandé (21 %).

Les entreprises répondraient à ces difficultés en modifiant leur organisation (55 % d’entre elles) ou encore en augmentant les salaires proposés (26 %). Néanmoins, 34 % d’entre elles seraient amenées à restreindre leur activité.

Elles ne sont que peu à choisir d’investir dans l’automatisation des tâches en réponse à ces difficultés (8 %).

Les difficultés de recrutement sont toujours de manière assez nette la première préoccupation des dirigeants (cf. focus p. 12). Elles sont vues comme un frein à l’activité par 58 % des dirigeants de PME / TPE,

Les coûts et les prix trop élevés sont le frein dont la progression est la plus marquée ce trimestre. Ils sont cités par 28 % des dirigeants de PME / TPE (+7 points). Ce résultat reflète très probablement les hausses récentes des prix des matières premières et des produits énergétiques, ainsi que le niveau durablement élevé de coûts de transports et de délais de livraison.

69 % des répondants font face à des difficultés d’approvisionnement. 9 % n’y sont pas confrontés et 23 % se disent non concernés par ces difficultés spécifiques. Ces difficultés limitent l’activité de 58 % des PME / TPE, de manière sévère pour 15 % des entreprises.