Au Bon Kawa remet son titre de champion de France en jeu

Basé à Buchy, Benjamin Goodwin torréfie des cafés de spécialité et poursuit le développement de son entreprise. Il tentera en mars de rester champion de France du meilleur mélange pour espresso.

Benjamin Goodwin torréfie lui-même ses cafés qu’il propose notamment dans sa boutique de Buchy. (©Aletheia Press /B.Delabre)
Benjamin Goodwin torréfie lui-même ses cafés qu’il propose notamment dans sa boutique de Buchy. (©Aletheia Press /B.Delabre)

Benjamin Goodwin espère bien doubler la mise. Son café "Baies sauvages" a gagné l’an dernier le titre de meilleur mélange pour espresso de France, et le torréfacteur, installé à Buchy, se prépare à l’édition 2024 du concours. Avec de bons espoirs de victoire. En effet, la machine utilisée pour les dégustations sera une machine "grand public" de milieu de gamme. « Cette année, le concours nous départage sur un café vraiment destiné au grand public », explique le créateur de la marque de cafés de spécialité, très gourmande, Bon Kawa.

Vente directe et B to B

L’histoire d’amour entre Benjamin Goodwin et le café de spécialité commence en 2013, lorsque l’homme rachète l’entreprise Buroespresso, qui réalise des dépôts de machines à espresso en capsules dans les entreprises. Mais la démocratisation du café en grains à partir de 2015 va ouvrir de nouvelles perspectives devant Benjamin Goodwin, qui s’est entre temps pris de passion pour le café.

Il se lance alors dans la torréfaction avec sa marque Bonkawa, elle aussi destinée à alimenter les (nouvelles) machines à café des entreprises. Ce n’est qu’en 2020, que l’entreprise a pris ses quartiers à Buchy, quelques semaines avant le Covid. « Je cherchais un local sur plateau Est, raconte le torréfacteur. Et j’ai eu la chance de trouver celui-là (dans la zone des Cateliers, ndlr). Et comme il avait une vitrine et un pas-de-porte, j’ai pensé l’utiliser pour une boutique… et c’est ce qui m’a sauvé du Covid ! »

Peu à peu, la vente directe à la boutique prend en effet de l’ampleur. Le titre de champion de France participe à attirer la clientèle. « La zone de chalandise de la boutique se situe dans un rayon d’une quinzaine de kilomètres. Mais j’ai quelques clients qui font parfois une heure de route pour venir », sourit Benjamin Goodwin. Aujourd’hui, la boutique représente 25 % du chiffre d’affaires. Vingt-cinq autres pourcents sont réalisés via le e-commerce. Et le commerce B to B en direction des CHR et autres commerçants ou entreprises, couvre le reste. « Nous travaillons sur la France entière et nous faisons un tout petit peu d’export ».

Objectif MOF

Alors qu’il ne torréfiait que 2 à 3 tonnes par an avant 2020, BonKawa en cuit aujourd’hui 12 à 13 tonnes ! Pour cela, elle emploie 5 personnes (4,75 ETP). Et ce n’est qu’un début. L’entreprise a été lauréate, en juillet dernier, du dispositif Booster du réseau Entreprendre. Elle espère doubler son activité en cinq ans. « Il y a une vraie lame de fond qui existe autour des cafés de spécialité. De plus en plus de coffee shops en vendent. A Paris, bien sûr, mais aussi en province. J’ai par exemple des clients professionnels à Gournay-en-Bray ou à Saint-Nicolas-d’Aliermont ». Des embauches devraient suivre. Mais Benjamin Goodwin restera le « chef cuistot » : « Je veux garder tout le sel de la torréfaction, la R&D… » défend-il… avec le rêve de devenir meilleur ouvrier de France (MOF)– torréfacteur.

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre