Avec Lugo, Natup renforce sa filière légumes

La coopérative, basée à Mont-Saint-Aignan, a annoncé un investissement de 30 millions d’euros à Luneray. Explications.

La future usine Lugo, unité de production d’aliments stérilisés et pasteurisés, devrait transformer 20 000 tonnes de pommes de terre par an. (© Natup)
La future usine Lugo, unité de production d’aliments stérilisés et pasteurisés, devrait transformer 20 000 tonnes de pommes de terre par an. (© Natup)

La coopérative Natup, basée à Mont-Saint-Aignan, parie sur la filière légumes. Elle projette ainsi de construire Lugo, une unité de production d’aliments stérilisés et pasteurisés. Elle se situera à côté de son usine actuelle Lunor, sur la commune de Luneray. Un investissement conséquent de l’ordre de 30 millions d’euros qui doit projeter sa filiale dans le futur en s’appuyant sur des opportunités de marché. « Notre développement vise à offrir des débouchés durables et rémunérateurs à nos producteurs et à renforcer la pérennité de Lunor », introduit Laurent Lemarchand, directeur agro-industries au sein de Natup, qui regroupe 700 agriculteurs et réalise un chiffre d'affaires d’environ 1,6 milliard d’euros.

20 000 tonnes à l’année

Les pommes de terre et autres légumes cuits sous vide à la vapeur ont fait le succès de la marque Lunor et restent très populaires. « Les consommateurs cherchent de plus en plus des aliments prêts à l’emploi, mais pas forcément cuisinés dans des plats dont la traçabilité et la formulation peuvent être incertaines », note Laurent Lemarchand. Du côté des professionnels, souvent en mal de personnel, de tels produits sont un gain de temps considérable. « Le consommateur est aussi attentif au goût, avec la pasteurisation, on gagne en qualité organoleptique », rebondit-il. En étendant la gamme des produits proposés, Natup projette également d’utiliser, notamment, une variété plus grande de pommes de terre.

L'investissement est de l'ordre de 30 millions d'euros pour Natup. (© Natup)

L’objectif de la coopérative est d’aller chercher de la valeur ajoutée et de conforter une filière locale. « Aujourd’hui, le marché de la pomme de terre pasteurisée est principalement servi par des usines Belges ou Hollandaises, souligne le directeur agro-industries. Il faut imaginer des pommes de terre produites en France qui sont transformées chez nos voisins pour revenir dans les cantines de nos enfants ». A Luneray, il s’agit donc également d’augmenter la capacité de production. L’outil actuel transforme 40 000 tonnes annuellement. Auxquelles s’ajouteront 20 000 tonnes avec l’usine Lugo. De quoi nécessiter l’arrivée de producteurs de légumes supplémentaires dans le groupement qui compte actuellement 80 membres.

Trente emplois créés

Natup s’est interrogé sur l’opportunité de rénover l’usine actuelle. Mais à nouveau marché, nouvelle usine. D’autant que comme l’explique Laurent Lemarchand, « il est compliqué et coûteux de faire du neuf avec de l’ancien. De plus, cette solution aurait nécessité un arrêt temporaire de production que nous ne voulons pas assumer ». Le nouveau bâtiment, dont les derniers détails sont à l’étude devrait être économe en énergie et privilégier les énergies renouvelables. « Nous nous engageons également à recycler 100% de l’eau utilisée » souligne le directeur agro-industrie. Quant à l’usine actuelle, sa modernisation sera étudiée dans un second temps.

Sous réserve d’obtention des autorisations nécessaires, les travaux pourraient débuter à l’été 2024 pour une mise en service en 2025. Trente emplois devraient être créés et des recrutements sont déjà lancés pour former les collaborateurs. Un manque éventuel de candidats n’inquiète pas Laurent Lemarchand. « Nous proposons des emplois qualifiés et séduisants » note-t-il. Le projet Lugo semble sur de bons rails !

Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont