Le Tréport : Chez Banides, plein de projets dans les tuyaux

Avec Alex Debeaurain, une nouvelle génération prend les rênes de Banides. L’entreprise historique du Tréport poursuit la modernisation de son outil de production et vise de nouveaux marchés.

Alex Debeaurain présente le DPBE, une innovation pour la sécurisation des branchements de gaz. (© Aletheia Press / B.Delabre)
Alex Debeaurain présente le DPBE, une innovation pour la sécurisation des branchements de gaz. (© Aletheia Press / B.Delabre)

Et de quatre… Depuis quelques mois, Alex Debeaurain a pris les rênes de l’entreprise familiale fondée en 1928 par son arrière-grand-père Lucien Banides. Il représente ainsi la quatrième génération à la tête du spécialiste des raccords et robinets pour conduites de gaz, en basse et moyenne pression. D’abord spécialisée dans les pièces en laiton, l’entreprise s’est aujourd’hui développée dans l’injection plastique. Sur 12 000 m², elle dispose ainsi de deux savoir-faire, portés par une centaine de collaborateurs.

Export et relocalisation

Installée au Tréport depuis 1972, Banides cherche à consolider cette implantation. « Nous profitons ici de la proximité du bassin industriel du Vimeu, avec lequel nous avons de fortes synergies », défend Alex Debeaurain. Un moyen aussi de disposer de compétences sur un territoire, sur lequel le recrutement peut parfois être complexe. « 50 % de notre aire d’action, c’est la mer… Pour certains postes, le recrutement est difficile. Cela fait par exemple plus d’un an que l’on cherche un responsable export ». L’export, justement, représente 30 % du chiffre d’affaires de l’entreprise, qui est présente dans plus de 30 pays. Principalement en Europe, mais aussi en Amérique Latine et centrale, au Moyen-Orient et au Maghreb.

Néanmoins, Banides ne se repose pas sur ses lauriers. Le marché, est en effet, très concurrentiel, et particulièrement mouvementé, surtout ces derniers mois. « Le laiton qui est notre principale matière première a connu 66 % de hausse depuis le 1er janvier 2019, souligne Alex Debeaurain. Le plastique a plus que doublé. Et c’est très difficile de faire passer ces hausses. » L’entreprise joue donc la carte de la sécurisation de ses flux de production. Une logique qui l’avait d’ailleurs déjà conduit en 2018 à lancer la relocalisation progressive de sa production. L’un des objectifs étant de gagner en flexibilité et d’assurer les délais de livraison vers ses clients… Pour cette même raison, et aussi éviter les à-coups de production, Banides a ainsi doublé ses stocks de laiton.

Investissement et diversification

Mais surtout, l’entreprise investit et modernise son outil de production. Un large plan d’investissement dans l’outil de production s’élevant à 5 M€ a ainsi été lancé en 2018. « Nous avons atteint environ 50 % de ce plan d’investissement, explique Alex Debeaurain. Nous avons acquis deux presses d’injection plastique et tous leurs périphériques. Nous avons aussi un broyeur qui nous permet de recycler les carottes de matière plastique, des tours d’usinage, des machines à sertir… » En parallèle, des travaux de rénovation sont entrepris sur les bâtiments : toiture, isolation, chauffage et éclairage… D’importants investissements doivent encore suivre sur la partie usinage.

Côté marché, Banides Debaurain joue la carte de l’innovation. Pas si facile quand on parle de conduites de gaz, où tout est naturellement très normé. « On est sur un marché où tout est normé. Ça en fait un marché de niche, mais cela freine aussi l’innovation. » Pour y remédier Banides met tous les atouts de son côté. L’entreprise dispose au Tréport d’un bureau d’étude de 4 personnes à même de répondre aux appels d’offres des grands donneurs d’ordres. Une stratégie qui lui a notamment permis de développer un produit phare : le DPBE (Dispositif de protection des branchements existants). « Notre objectif est d’ailleurs de nous positionner sur des solutions de sécurisation des branchements et des réseaux… », détaille le jeune chef d’entreprise. Une stratégie qui s’accompagnera aussi sans doute d’une diversification vers d’autres fluides que le gaz, en basse et moyenne pression. « C’est notre savoir-faire » conclut Alex Debaurain.

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre