Covid 19 : les commerçants ébroïciens ne baissent pas le rideau

Crédit photo : ©Brémont / Aletheia Press, « Certains commerces du centre-ville d’Evreux poursuivent leur activité malgré les difficultés. »
Crédit photo : ©Brémont / Aletheia Press, « Certains commerces du centre-ville d’Evreux poursuivent leur activité malgré les difficultés. »

Vente par correspondance, site internet… des solutions alternatives apparaissent. Confrontés à des baisses de fréquentations liées aux changements de modes de consommation, les magasins des centres-villes doivent faire face au Covid-19. Des commerces ébroïciens témoignent.

Dans le centre-ville d’Evreux, nombre de commerçants ont dû se résoudre à fermer pour se conformer à l’arrêté du 14 mars. Certains ont choisi de poursuivre leur activité, dans le respect des lois. C’est le cas d’Emmanuelle Lelievre, gérante de la boutique d’artisanat et d’art « Emma Création » et d’une boutique de cadeaux décalés, « Le bocal », place du général De Gaulle.  « Les clients passent commandes par mail, sur ma page Facebook ou par téléphone. Je livre à l’épicerie bio « O naturel » qui fait partie des commerces autorisés à ouvrir. Les gens profitent de leur passage à l’épicerie pour récupérer leurs achats » explique la gérante. « J’envoie des petites commandes par la poste tant que je peux la glisser dans une boîte aux lettre. Quand c’est un cadeau, je propose d’y ajouter un petit mot ». Une façon de participer à maintenir les liens entre proches séparés par le confinement. Malheureusement, l’activité est minime. « Hier, j’ai dû vendre pour 50 euros, se désole Emmanuelle Lelievre qui a mis au chômage ses quatre salariés. Je fais cela pour maintenir la confiance avec ma banque. Je pense aux créateurs qui ont des objets dans ma boutique. Eux aussi se retrouvent sans revenus ! »

« J’ouvre pour ma clientèle »

C’est Blandine Garet, gérante de l’épicerie « O naturel », rue Edouard Feray qui a proposé d’être point de vente pour Emmanuelle Lelievre. « Nous avons la même clientèle et nous sommes amies, c’était naturel de lui proposer cette solution. Nous devons nous entraider. » Après un pic de fréquentation lundi et mardi derniers, la gérante constate un retour à la normal. Si les livraisons se font régulièrement, l’épidémie complique le quotidien : « Nous avons des masques et des gants, nous fabriquons notre gel hydro alcoolique et nous avons mis en place des protocoles stricts de nettoyage plusieurs fois par jour car il y a beaucoup de manipulations de produits, notamment avec le vrac, explique cette ancienne inspectrice hygiène. Mais lorsque ne pourrons plus respecter ces mesures, nous fermerons. »

Un service global de livraison ?

La papeterie Coussens bureau, rue de Grenoble est également en activité. Armée des autorisations nécessaires, de masques et de produits désinfectants, Jacqueline Coussens ouvre trois matinées par semaine. « Cela fait quarante ans que je suis commerçante à Evreux. J’ouvre pour ma clientèle qui compte des personnes âgées. Celles-ci ne sont pas toujours à l’aise avec l’informatique, n’ont pas de moyens de déplacement. J’imprime ou je photocopie l’attestation de déplacement dérogatoire. Je vends des cartouches, du papier… »
En parallèle, l’association « Les Vitrines d’Evreux » devrait lancer, le 23 mars, un site internet regroupant les offres du centre-ville : alimentation, boulangerie, pharmacie… « Nous étudions la possibilité d’un service de global de livraison » explique Julien Patry, président de l’association. Les informations seront relayées sur la page Facebook « Les Vitrines d’Evreux ».

Aletheia Press, Laetitia Brémont