Décrocher un emploi grâce à l’auto-école sociale havraise

L’association MAD a inauguré, ce 7 septembre au Havre, son auto-école sociale. Un pas de plus dans son action d’insertion et d’accès à l’emploi.

Bertrand Bouynot, président de MAD et Marie Astrid Fiou, monitrice d’auto-école au sein de l’association. (© Aletheia press/L. Brémont)
Bertrand Bouynot, président de MAD et Marie Astrid Fiou, monitrice d’auto-école au sein de l’association. (© Aletheia press/L. Brémont)

Au 90 de la rue Gustave Brindeau, au Havre, l’ambiance était à la fête, ce 7 septembre. L’association MAD, acronyme pour Mobilité Associative Durable, a inauguré son auto-école sociale, hébergée dans les locaux du garage Solidaire ODD, depuis août. Une étape de taille pour l’association créée en 2020.

« L’obtention du permis de conduire est un facteur important pour accéder à l’emploi, souligne Bertrand Bouynot, président de MAD. C’est particulièrement vrai sur le territoire de notre agglomération, qui est très étendu, et dont le bassin d‘emplois comprend des zones urbaines et rurales. » Mais décrocher le précieux sésame peut s’apparenter à un long chemin de croix. Stress, appréhension, difficultés de compréhension du langage oral ou écrit, manque d’aisance avec les outils informatiques, difficultés financières… Les blocages sont nombreux et peuvent s’avérer des freins infranchissables dans les auto-écoles classiques.

S’adapter à chacun

« Aujourd’hui, pour apprendre le code, vous êtes dans une salle en totale autonomie, sans même la présence d’un moniteur », illustre Bertrand Bouynot. MAD, de son côté, fera un bilan préalable pour accompagner individuellement chaque élève. Un véritable parcours sur mesure et un travail en groupe restreint seront ainsi proposés. « Nous voulons nous adapter à chacun. Nous ne sommes pas une usine, nous n’avons pas de pression commerciale ! » souligne le président. Les candidats seront adressés par les prescripteurs habituels tels que Pôle emploi ou la Mission locale, qui pourront mettre en des dispositifs de financement du permis de conduire.

Aujourd’hui, un véhicule d’apprentissage est disponible et un second, avec une boîte automatique, pourrait être acquis par la suite. Une monitrice et un agent administratif accueillent les élèves. « Nous avons la capacité de former une vingtaine de candidats par an », précise Marie Astrid Fiou, monitrice d’auto-école, au sein de MAD. Le projet havrais vient en prolongement de la récente reprise de l’auto-école sociale de Honfleur créée, en 2019, par l’association Être et Boulot. « Être et Boulot ne pouvait pas poursuivre cette action, mais souhaitait la voir perdurer, c’est pourquoi elle nous a contactée, se souvient Bertrand Bouynot. Nous avons donc décidé de prendre le relais. »

Se déplacer sans difficulté

Le véhicule d’apprentissage. (© Aletheia press/L. Brémont)

Ce premier établissement calvadosien offre une expérience solide pour le site seinomarin qui nécessite l’obtention d’un agrément. « À Honfleur, nous avons déjà permis à 53 personnes de décrocher leur permis. Et au moins 23 d’entre elles sont aujourd’hui en CDI », se réjouit Marie Astrid Fiou, employée par Être et Boulot avant de rejoindre MAD. Ces deux auto-écoles solidaires viennent compléter un large champ d’action déjà mis en place par l’association.

« Pour faciliter l’accès à l’emploi, nous mettons à disposition des véhicules de tout type : vélos, voitures, scooters, et même un véhicule électrique », énumère Bertrand Bouynot. Des ateliers entretien sont également régulièrement proposés pour apprendre à réaliser les travaux de base sur un véhicule. « Nous déployions également des ateliers mobilités pour accompagner les gens dans les transports en commun et les aider à lutter contre leur peur et leur freins », complète le président. Si l’association n’a que trois ans, elle semble bien partie pour un long road trip.

Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont