Déville-lès-Rouen : deux repreneurs se positionnent pour le site de Vallourec

Si le départ de Vallourec de Déville-lès-Rouen est acté, le devenir du site et des salariés est actuellement à l'étude. Un dossier suivi de près par les élus réunis ce 26 avril au sein d'un Comité territorial coordonné par la préfecture.

Deux entreprises seraient intéressées par la reprise et la réindustrialisation du site. (© Aletheia Press / Benoit Delabre)
Deux entreprises seraient intéressées par la reprise et la réindustrialisation du site. (© Aletheia Press / Benoit Delabre)

Un site de 20 hectares et 190 salariés… Voilà ce que laisse derrière elle l'entreprise Vallourec qui a annoncé l'automne dernier la fermeture définitive de son usine de Déville-lès-Rouen. Un choc pour tout le territoire qui cherche aujourd'hui des solutions pour minimiser, autant que faire se peut, l'impact de cette décision. C'est ainsi que le 26 avril, la préfecture de Rouen a réuni un Comité territorial, composé des élus locaux, des représentants de Vallourec et des délégués syndicaux des salariés.

De l'hydrogène ou du zinc ?

L'avenir du site a notamment été abordé. Parmi les contacts déjà pris, deux pistes semblent se dégager pour sa réindustrialisation. D'abord un projet conduit par Samfi-Invest qui envisagerait d'y produire de l'hydrogène et de réaliser le traitement thermique d'obus pour l'armée. Le second projet est porté par ZN Cinko Rafineri, qui trouverait ici une usine sur le territoire de l'Union européenne, pour produire des lingots de zinc.

Le comité territorial, constitué en 2016 dans le cadre du précédent plan de sauvegarde de l'emploi, s'est réuni le 26 avril à la préfecture. (© Aletheia Press / Benoit Delabre)

« Les discussions se poursuivent en vue du dépôt éventuel d’offres engageantes d’ici juin prochain, précise-t-on à la préfecture. Des expertises approfondies sont actuellement menées, notamment au regard de la réglementation en matière d’environnement. » Dans les deux cas, les projets pourraient conduire à la classification Seveso du site – seuil à définir. « Nous avons demandé que l'étude de ces offres soit approfondie, défend, pour sa part, Philippe Quesnel, représentant de l'intersyndicale des salariés. Car on ne voudrait pas avoir affaire à des gens qui saisissent des opportunités purement financières, au détriment de l'avenir du site. »

100 salariés restent à reclasser

Quoi qu'il en soit, ces repreneurs arriveront trop tard pour les 190 salariés de Vallourec. Le temps de réindustrialisation étant évalué à trois ou quatre ans. À la mi-mars, un plan de sauvegarde pour l’emploi a été signé par l'ensemble des organisations syndicales et il est en cours d'examen par la DRIEETS Île-de-France (où se trouve le siège du groupe). Elle devrait se prononcer avant fin avril sur la procédure de validation, pour des licenciements programmés au 30 juin 2021. En attendant, un cabinet de reclassement a été mandaté.

La préfecture estime que des progrès sont réalisés puisque « sur les 190 salariés concernés, plus de 140 sont déjà engagés dans une démarche. » Du côté des syndicats, le jugement n'est pas aussi positif... Selon eux, seules « 31 personnes ont eu la "chance" de retrouver un emploi », note Philippe Quesnel. Mais il s'agit de personnes qui travaillent principalement dans le secteur de la maintenance, un secteur demandeur. Une quarantaine de salariés vont bénéficier de dispositifs de départ en retraite, et une dizaine envisagent de se lancer dans l'entrepreneuriat.

Reste une centaine de salariés à reclasser. « On note une forte baisse des offres d'emploi du fait du contexte sanitaire, assure Philippe Quesnel. Un certain nombre d'entreprises ne se remettront pas de cette crise terrible que nous traversons. Ce n'est vraiment pas rassurant... » Le comité territorial devrait à nouveau se réunir durant le mois de mai.

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre