Axe Seine

Fluviote veut digitaliser le transport fluvial

Une expérimentation ambitionne de faire entrer le trafic fluvial dans l’ère des objets connectés. Derrière ce projet, une start-up, Antiote et plusieurs partenaires de poids.

Le projet vise à équiper les flottes et les infrastructures d’objets connectés, les applications sont nombreuses. (© Antiote)
Le projet vise à équiper les flottes et les infrastructures d’objets connectés, les applications sont nombreuses. (© Antiote)

Faire entrer le trafic fluvial dans le monde de l’Internet et des objets connectés (IoT). C’est le pari que se propose de relever Antiote avec son projet Fluviote. Avec le soutien de l’Ademe, des Régions Ile-de-France et Normandie, la jeune entreprise, spécialisée dans la géolocalisation et basée à Yvetot, a lancé une expérimentation sur l’axe Seine. En juillet dernier, le projet a été retenu dans le cadre du CPIER (Contrat de plan interrégional Etat-Régions) de la Vallée de la Seine.

Ecluses connectées

« Nous avons deux axes de travail, explique Xavier Brière, directeur opérationnel chez d’Antiote. Dans un premier temps, il s’agit de suivre le trafic des barges par géolocalisation ». L’objectif est d’anticiper, notamment, les encombrements sur les berges parisiennes lors des phases de chargement et de déchargement en équipant les flottes de balises GPS. La Compagnie fluviale de transport, la CFT, est d’ailleurs déjà équipée. Pour les transporteurs, ces informations sont précieuses d’un point de vue logistique. « Dans le transport routier, ce sont des pratiques courantes, note Xavier Brière. Dans un second temps, nous voulons repérer les innovations technologiques qui répondent aux besoins exprimés. » Une phase qui concerne aussi bien les embarcations que les infrastructures. « Par exemple, en équipant des écluses de capteurs, il devient possible d’être averti automatiquement quand une opération de maintenance est nécessaire. » Autre exemple d’application, la centralisation et le partage des informations sur les conditions de navigation. « VNF (Voies navigables de France, NDLR), un de nos partenaires sur ce projet, collecte déjà ces informations, mais les capitaines communiquent aujourd’hui souvent directement par radio entre eux. » Xavier Brière poursuit : « Nous nous documentons sur les pratiques qui ont cours dans le monde, et plus particulièrement aux Pays-Bas et en Belgique ».

L'entreprise travaille sur le projet Riphante
sur le port du Havre

À l’heure actuelle, les projets présentés dans le cadre de la digitalisation de l’axe Seine s’élèvent à environ 500 000 euros, subventionnés en moyenne à 50 % et devraient s’étendre sur dix-huit mois. Des montants et une période de travail qui évolueront selon les besoins identifiés et qui comportent également une part d’incertitude liée à la crise sanitaire. Pour atteindre ses objectifs, Antiote s’est entourée de plusieurs partenaires, outre VNF : Normandie Maritime et Logistique Seine Normandie. Avec un transport fluvial qui a connu une augmentation de 9 % en tonnage en 2019 et la fusion des ports du Havre, Rouen et Paris, le projet Fluviote porte des enjeux forts.

L’entreprise n’en est pas à son premier coup d’essai dans le domaine maritime, puisqu’elle travaille déjà sur le projet Riphante, qui vise à utiliser des objets connectés sur le territoire du port du Havre. Créée en 2017 par Eric Kermann, son président, Antiote emploie aujourd’hui sept personnes basées dans plusieurs régions et a mis à profit la crise sanitaire pour se déployer à l’international.

Pour Aletheia Press, Lætitia Brémont