Trafic portuaire

Les ports Haropa résistent à la crise

Haropa, qui regroupe les ports du Havre, de Rouen et de Paris, vient de présenter le bilan de ses activités pour 2020. Dans un contexte chahuté, le trafic maritime global est en baisse mais la politique d'investissements maintenue.

 2020 a été une année record pour l'exportation de céréales depuis le port de Rouen. © Adobe Stock/Brimeux
2020 a été une année record pour l'exportation de céréales depuis le port de Rouen. © Adobe Stock/Brimeux

« Résilience » et « résistance », tels sont les mots de Stéphane Raison, directeur général d'Haropa, pour faire le bilan de l'année 2020 des ports du Havre, Rouen et Paris (Haropa). Malgré un contexte particulier, le trafic global (maritime et fluvial) n'a baissé ''que'' de 6 % par rapport à 2019 (108 millions de tonne) et un rebond a été enregistré au second semestre.

Avec 75 millions de tonne, le trafic maritime enregistre une baisse de 16,7%. La crise sanitaire mais aussi l'arrêt de la raffinerie Total de Gonfreville-l'Orcher en sont les principales causes. L'accident technique de la raffinerie a fait chuter les importations de pétrole brut (- 40,6%).

La baisse des échanges avec la Chine, dès le début de la crise sanitaire, a impacté l'activité conteneurs. Cette dernière est la plus touchée. Mais depuis le début de l'été, la filière enregistre une reprise qui se confirme en ce début 2021 (-1 % seulement au second semestre, contre -28 % au premier semestre).

Record pour l'exportation de céréales

Avec 8,8 Mt en 2020, l'exportation de céréales depuis le port de Rouen atteint un « record » (+6%). Cette forte activité s’est portée en particulier sur le 1er semestre 2020 (+40% / +1,6 Mt par rapport au premier semestre 2019). Le trafic de granulats enregistre également une forte progression (+34,2%).

Le trafic roulier a également été affecté par les effets de la crise sanitaire sur la filière automobile. Alors que les ventes de voitures ont chuté lors du premier confinement, la reprise est toutefois amorcée depuis le mois de juin. La demande est notamment soutenue par les aides de l'Etat comme les aides à l’achat ou encore la prime à la conversion.

L’activité fluviale sur les ports du Havre, Rouen et Paris résiste plutôt bien (- 3,8% avec 33 Mt) dans ce contexte de crise sanitaire et économique. Les grands chantiers parisiens, comme la construction du Grand Paris Express et les travaux pour l'organisation des Jeux Olympiques 2024, ont dopé l'activité. 

L'activité passagers est quasi-nulle depuis le début de la crise du Covid. En 2020, la croisière maritime totalise quatre escales de paquebots au Havre (sur les 130 prévues) et deux escales réalisées à Rouen et Honfleur (sur les 72 programmées). 

462 millions d'euros d'investissements en 2020

Haropa a continué d'investir en 2020, avec 462 millions d'euros d’investissements (dont 300 millions d'euros d'investissements privés). Parmi les projets phares, les travaux de construction de l’usine d’éoliennes de Siemens Gamesa au Havre, mais aussi les travaux des postes 11 et 12 de Port 2000 au Havre et le déploiement de l’électrification des quais le long de l’axe Seine.

Et les investissements vont continuer, soutenus par le Plan de relance. Sur les 175 millions d'euros du plan, dédiés au verdissement des ports, Haropa s'est vu attribué la somme de 71 millions d'euros. Cette enveloppe permettra la réalisation de projets dans le domaine de la transition énergétique comme le passage à l'électrique de la flotte de véhicules d'exploitation et installation de bornes au Havre ou encore la rénovation thermique du bâtiment siège du Grand port maritime de Rouen. Parmi les autres projets retenus dans le cadre du plan de relance, il y a également l'amélioration de la qualité des eaux de Seine à Rouen, entre autres. 

Un accord salarial signé

Mercredi 27 janvier, un accord inter-établissements a été conclu au Ministère de la Transition écologique. Cet accord détermine les conditions de travail des 1 800 salariés d'Haropa à partir du 1er juin 2021, date effective de la fusion des ports du Havre, de Rouen et de Paris. L'accord prévoit notamment le maintien des accords et des usages sur chaque port et la non-mobilité géographique forcée. Stéphane Raison assure que cet accord est « protecteur pour les salariés ».