GreenTropism développe son kit de détection du Covid à Rouen

GreenTropism, start-up parisienne créée en 2014, a installé, en septembre, ses laboratoires au sein de Seine Biopolis III, la pépinière d’entreprises de la Métropole Rouen Normandie, dédiée aux nouvelles technologies.

Au sein de la pépinière Seine Biopolis, l’entreprise a trouvé un environnement idéal pour développer son kit de détection. (Aletheia Press / B.Delabre)
Au sein de la pépinière Seine Biopolis, l’entreprise a trouvé un environnement idéal pour développer son kit de détection. (Aletheia Press / B.Delabre)

GreenTropism, spécialisée dans l’édition de logiciels et de composants logiciels pour l’univers de la spectroscopie, franchit une nouvelle étape. Elle développe actuellement un kit de diagnostic du Covid-19 destiné aux laboratoires. Et pour se faire, la start-up parisienne créée en 2014, a installé, en septembre, ses laboratoires au sein de Seine Biopolis III, la pépinière d’entreprises de la Métropole Rouen Normandie, dédiée aux nouvelles technologies. Une opportunité saisie par Anthony Boulanger, fondateur et CTO de GreenTropism et originaire de Mont-Saint-Aignan.

350 000 euros

« Ce genre de plateforme est assez unique », souligne Roland Carbonnel, CEO de GreenTropism. « Le bâtiment est neuf, avec des infrastructures techniques qui permettent de construire des laboratoires de recherche et de développement dans le domaine médical. Ainsi, nous avons une pièce en pression négative ». Un environnement contrôlé indispensable pour être classé laboratoire « P2 » et travailler sur le SARS-CoV-2. « Nous avons investi 350 000 euros dans l’acquisition de matériel ». Si le dirigeant se dit heureux de l’accueil de la métropole de Rouen et du département notamment, il se réjouit également de la proximité du CHU de Rouen et de ses compétences en virologie. Des échanges sont d’ailleurs déjà noués.

Travailler sur vivant est une nouveauté pour l’entreprise qui réalisait jusqu’à présent des logiciels s’appuyant sur l’intelligence artificielle couplés à la spectrométrie dans des secteurs aussi variés que l’industrie, la pétrochimie, le textile… Des méthodes d’analyse et de contrôle extrêmement rapides, qui peuvent être embarquées et qui ont l’avantage de ne pas détruire d’échantillon de matière. « Avec l’arrivée du Covid, on nous a demandé si nous serions capables d’utiliser nos technologies pour détecter le virus », souligne Roland Carbonnel.

Des microparticules d’or

C’est ainsi que les équipes mettent au point une méthode s’appuyant sur l’ajout de micro-particules d’or qui démultiplient la lumière et amplifie les signaux de présence du virus. L’IA vient interpréter les données en 30 secondes. « Avec le temps de préparation de l’échantillon, la manipulation, le test prend entre 1 et 3 minutes », souligne le CEO. Une rapidité d’analyse couplée avec une forte précision : « Les seuils de détection des tests PCR sont entre 1 à 100 copies du virus par ml de sérum, celui d’un test antigénique se situe entre 15 000 et 20 000 copies par ml. Notre test est autour de 500-1 000 copies par ml ». Et ce, « pour un coût proche de celui d’un test antigénique ». Des résultats qui s’appuient sur l’analyse de 1 500 échantillons et qui ont révélé qu’il était possible de détecter, de façon différenciée, les virus du SARS-CoV-2, du H1N1 et du VRS, responsable de la bronchiolite.

Aujourd’hui, l’entreprise est en phase de développement et cherche à optimiser le kit qu’elle compte proposer aux laboratoires courant 2022. Une première embauche sur le site de Rouen a été effectuée sur la dizaine envisagée. Une levée de fonds est également prévue dans les prochains mois. De belles perspectives pour l’entreprise qui compte 14 salariés et annonce « un chiffre d’affaires inférieur à un millions d’euros » et des investisseurs qui l’ont accompagnée, depuis sa création, à hauteur de 3 millions d’euros.

Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont