Ecologie

Industrie : 2,2 milliards d’euros consacrés aux investissements verts en 2021

Les établissements industriels français s’engagent davantage dans la protection de l’environnement, en particulier les grandes entreprises et des secteurs clés de l’industrie. Les efforts sont principalement orientés vers la gestion responsable et le traitement de l’eau.

Photo d'illustration Adobe Stock
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En 2021, 43% des établissements industriels comptant au moins 20 salariés ont alloué des ressources à des mesures antipollution. Les dépenses d’investissement et d’études pour protéger l’environnement s’élèvent à 2,2 milliards d’euros, d’après une étude de l’Insee publiée début octobre, en hausse estimée de 17 % par rapport à 2020, à champ comparable. La majeure partie de ces dépenses environnementales (83%) a été consacrée à des investissements destinés à réduire l’impact de l’activité sur l’environnement et favoriser une gestion durable des ressources. Près d’un quart de ces investissements ont été dirigés vers l’adoption de sources d’énergie plus propres.

L’impact des grandes entreprises

Les grandes entreprises (de 500 salariés ou plus) se sont encore montrées les plus enclines à engager des dépenses antipollution en 2021 : 87% d’entre elles, contre seulement 31% des PME de 20 à 49 salariés ( vs, respectivement, 82 % et 25 % en 2020). Les montants dédiés fluctuent en fonction de la taille de l’établissement, de 95 000 euros pour les entreprises comptant 20 à 49 salariés à 1,16 million d’euros pour les plus grandes. Le secteur de la production et de la distribution d’énergie assure le plus, à hauteur de 26% du total des dépenses environnementales. L’agroalimentaire pèse 17%, suivi de la métallurgie avec un taux de 13%.

Les investissements antipollution poursuivent des objectifs divers. En 2021, un quart visaient la réduction de la consommation d’énergie ou l’utilisation d’une énergie plus propre. Ces initiatives comprenaient, notamment, des projets liés aux énergies renouvelables, à la récupération de chaleur, la méthanisation et aux panneaux photovoltaïques, 23% ciblaient la limitation des émissions de gaz à effet de serre (GES). Une part de 14% était dévolue au traitement des eaux usées et à l’amélioration de la gestion de l’eau, 13 % à la protection de l’air.

Deux catégories d’investissements

Les investissements antipollution se divisent en deux catégories distinctes. D’un côté, ceux spécifiques entièrement dédiés à la protection de l’environnement qui constituent une part significative de 75% des dépenses (1,4 milliard d’euros). Ces derniers couvrent notamment le prétraitement, le traitement et la prévention des pollutions, en amont du processus de production, ainsi que la valorisation de l’énergie et des ressources naturelles (utilisation d’énergies renouvelables, tri récupération, réemploi des matières premières, ...) et la surveillance des GES.

D’un autre côté, les investissements dans des technologies de production plus respectueuses de l’environnement (moins énergivores, moins consommatrices d’eau et générant moins GES). Réalisés par 17% des établissements industriels, en 2021, ils représentent un budget de 455 millions d’euros qui «correspond aux surcoûts liés à l’intégration dans l’outil de production de procédés moins polluants que ceux disponibles de manière standard sur le marché », indique l’étude.

Les études antipollution pèsent, quant à elles, 17% de l’enveloppe totale investie, soit 381 millions d’euros. Parmi ces dépenses, engagées par un tiers des établissements industriels, 220 millions d’euros ont été alloués aux études préalables à des investissements (études d’impact, estimations des coûts), tandis que 161 millions ont été assignés aux études réglementaires ou de contrôle, comme les études de danger, les évaluations des risques naturels, le montage des dossiers de certification environnementale.

Economiser l’énergie, recycler, des intentions plus vertes, en 2023

Crise énergétique et transition écologique obligent, l’environnement est davantage cité par les TPE-PME comme motif d'investissement, selon le Baromètre trimestriel Bpifrance Le lab/ Rexecode de septembre : avancé par 44 % des dirigeants de ces entreprises, il gagne quatre points par rapport au second trimestre 2023, très nettement au dessus de sa moyenne pré-pandémie (25% de 2017 à 2019). Cette année, globalement, 57% d’entre eux ont investi ou l’envisagent.

AÏcha BAGHDAD et B.L