Initiative, le réseau qui veut nourrir l’écosystème rouennais

L’église Saint-Nicaise (future église-brasserie) a accueilli le 21 décembre un échange entre représentants de la Métropole et du réseau Initiative de Rouen.

De g. à dr. : Guillaume Pépy (Initiative France), Abdelkrim Marchani (Métropole), Pierre-Marie Soulat (Brasserie Ragnar), Christian Cobert (Initiative Rouen) et Nicolas Mayer-Rossignol (Métropole). (© Aletheia Press / B.Delabre)
De g. à dr. : Guillaume Pépy (Initiative France), Abdelkrim Marchani (Métropole), Pierre-Marie Soulat (Brasserie Ragnar), Christian Cobert (Initiative Rouen) et Nicolas Mayer-Rossignol (Métropole). (© Aletheia Press / B.Delabre)

Conseiller et financer la création d’entreprise… L’idée n’a rien de très original. Mais le réseau Initiative souhaite la développer en s’appuyant sur une forte implantation territoriale. C’est en tout cas le message qu’a souhaité faire passer Initiative Rouen, à l’occasion d’une rencontre organisée entre élus locaux et membres du réseau, le 21 décembre à Rouen.

Une rencontre provoquée notamment par Guillaume Pepy, président national du réseau Initiative. « Ce qui me frappe depuis ce matin c’est la dynamique créée autour de la Métropole, a-t-il souligné. Mais c’est aussi la richesse du tissu de très petites entreprises qui constitue un important écosystème autour des grands acteurs du territoire ». Une observation dont s’est régalé Abdelkrim Marchani, vice-président de la Métropole en charge de l’économie et de l’attractivité. « On se bat ici pour faire grandir les grandes entreprises du territoire et en chercher de nouvelles, a-t-il martelé. Mais cela ne peut se faire sans un écosystème riche de petites entreprises, qui sont au service des grandes. »

Des prêts d’honneur comme leviers de croissance

Pour nourrir cet écosystème, Guillaume Pepy estime qu’il faut aller chercher les porteurs de projets le plus tôt possible là où ils sont : dans les écoles d’enseignement supérieur, bien sûr, mais aussi dans les quartiers… « Le gouvernement a enfin évolué sur les quartiers de politique de la ville, a insisté l’ancien président de la SNCF. Des moyens massifs vont être débloqués : 100 000 financements. C’est une opportunité à saisir ! »

Les réseaux comme Initiative ont évidemment un rôle important à jouer. Celui-ci se présente en effet comme un levier efficace à la création d’entreprise. Son accompagnement gratuit, s’appuie notamment sur un système de parrainage, qui permet une approche très concrète des dossiers. Il propose par exemple des prêts d’honneur à 0 % dont l’effet levier est indéniable. Saïdou Diallo, fondateur d’EasyShipping témoigne : « Après que j’ai investi toutes mes économies, la banque ne me suivait pas. Le prêt d’honneur m’a permis de débloquer des fonds pour que je puisse continuer. » Une folie ? En tout cas un risque mesuré. La preuve, EasyShipping compte aujourd’hui 10 salariés et 180 clients, dont des poids lourds comme Schneider Electric ou Ferrero, et travaille à l’international… Et la jeune pousse vient de débloquer 1,3 M€ pour soutenir son développement.

Un accompagnement pas seulement financier

Une autre folie, c’est le projet de Pierre-Marie Soulat : créer une église brasserie au cœur de l’église St-Nicaise de Rouen. Et pourtant, le projet est aussi accompagné par le réseau Initiative. « J’avais un projet à 500 000 €. J’avais réussi à lever laborieusement 30 000 € de fonds propres. Le prêt d’honneur de 15 000 € m’a permis par effet domino de débloquer le reste. Et aujourd’hui grâce au prêt croissance, nous allons chercher 2 M€ supplémentaires ».

Destiné à débloquer une deuxième phase de développement des jeunes entreprises, le prêt de croissance peut aussi les sauver. « C’était le prêt de la dernière chance pour nous, admet Caroline Degrave, fondatrice des Copeaux Numériques, un tiers lieu innovant à Petit-Quevilly. Le réseau a travaillé avec nous, nous a challengés pour aller vers une V2 (2e version de l’entreprise, ndlr) plus réaliste. Cela nous a permis d’aller chercher un nouveau prêt et aujourd’hui d’avoir 2 salariés et un résultat net positif. » Guillaume Pepy poursuit : « La première cause de disparition des entreprises, c’est le découragement. Chez Initiative, nous apportons de l’humain. »

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre