L’autoroute de Normandie passera en flux libre en 2024

En 2024, les barrières de péage auront disparu sur l’autoroute de Normandie. Le groupe Sanef investit 120 millions d’euros pour ce chantier de taille.

En juin 2024, les deux premiers sites en flux libres, qui ne sont pour l’heure pas encore arrêtés, seront mis en service. (© Sanef)
En juin 2024, les deux premiers sites en flux libres, qui ne sont pour l’heure pas encore arrêtés, seront mis en service. (© Sanef)

« L’autoroute Paris-Normandie en flux libre, c’est une vraie révolution qui concerne le mode de fonctionnement de notre groupe, mais aussi l’expérience clients », constate Christine Allard, directrice de la communication au sein du groupe Sanef.

Cette révolution, c’est la surpression, en 2024, des 14 sites de péage sur les 210 kilomètres de l’A13 et de l’A14 qui forment l’autoroute de Normandie. Avec pour effet, de faire disparaitre les ralentissements et les bouchons en période d’affluence. À la place, des portiques enjambant les voies enregistreront, via des capteurs, les badges des abonnés au télépéages ou les plaques d’immatriculation des véhicules des autres usagers. Et ce jusqu’à une vitesse de 130 km/h sans que cela ne pose de difficulté.

120 millions d’investissement

« Les usagers auront ensuite dix jours pour payer, soit en ligne par carte bleue, soit dans des points physiques qui pourront être des stations-services par exemple », souligne Christine Allard. Pour cela, il suffira du numéro de la plaque d’immatriculation pour effectuer un paiement global, quel que soit le trajet. Mais attention, en cas de retard, une amende, au bénéfice de l’Etat, s’appliquera. Une extrémité que la Sanef entend bien éviter aux usagers en communiquant au maximum et en facilitant le paiement. Ainsi les conducteurs auront la possibilité d’enregistrer simplement une adresse mail pour recevoir un rappel avant la date fatidique.

Le chantier, qui se déroulera jusqu’en 2027, représente 120 millions d’euros d’investissement pour le groupe dont un quart sera financé « par une hausse annuelle minime de 0,22 % pendant trois ans », complète Christine Allard. De nombreux bénéfices sont attendus : 9,5 millions de litres de carburants, 3,8 millions de kWh et 30 000 tonnes de dioxyde de carbone économisés annuellement. Des réaménagements des chaussées libéreront 28 hectares. Quant au temps gagné par les conducteurs, il est estimé à 1,7 million d’heures chaque année. La haute autorité de régulation des transports évalue ce gain de temps à 502 millions d’euros et à 114 millions d’euros les économies de carburant pour les usagers (valeur 2018).

Une expérimentation en Moselle

Les salariés de la filière péage voient, de leur côté, leurs métiers évoluer vers le support clients. « C’est une source de création d’emplois, nous avons besoin de recruter pour le centre de relation clients qui comptera 200 personnes et sera installé en Normandie en 2025 ». La Sanef en est bien consciente, il faudra informer les usagers qui auront besoin d’une période d’adaptation. « Nous avons fait une expérimentation durant deux ans sur la sortie de péage de Boulay-Moselle, nous avons du recul », temporise la responsable.

Avec 7,5 millions de passages annuels, l’autoroute de Normandie n’a pas été choisi au hasard par la Sanef. Cet axe présente deux avantages : « Avec des péages dits "ouverts" et un nombre de véhicules étrangers moins important, le changement est plus aisé », résume Christine Allard. Si les Français découvrent une autre façon de circuler sur les autoroutes, cette technologie se déploie depuis plusieurs années dans le monde, à l’image du Portugal.

Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont