La chimie et l’agriculture normandes parient sur les bio ressources

Crédit : Lætitia Brémont Pour Aletheia Press,
(De gauche à droite) : Régis Chopin, président de Nov&atech, Gérard Renoux, président de France Chimie Normandie, organisateurs des rencontres de la chimie biosourcée  Jean-Luc Lainé, président du CPI Normandie (Centre de prévention des incendie) et président du jury des Trophées responsible care®, remis ce 28 novembre.
Crédit : Lætitia Brémont Pour Aletheia Press, (De gauche à droite) : Régis Chopin, président de Nov&atech, Gérard Renoux, président de France Chimie Normandie, organisateurs des rencontres de la chimie biosourcée Jean-Luc Lainé, président du CPI Normandie (Centre de prévention des incendie) et président du jury des Trophées responsible care®, remis ce 28 novembre.

C’est à l’Hôtel de ville du Havre que s’est tenue, le 28 novembre, la quatrième édition des rencontres de la chimie biosourcée en Normandie. Un rendez-vous initié par France Chimie Normandie, organisation professionnelle et Nov&atech, porté par le chambre d’Agriculture Normandie.

Les tables rondes, les ateliers et les rendez-vous B to B organisés durant cette journée avaient un objectif pratique. Il s’agit d’initier des partenariats de recherche en matière de chimie biosourcée en mettant en relation les acteurs régionaux des filières agricole et chimique. « C’est un enjeu dans le domaine de la durabilité.  En utilisant une chimie basée sur les ressources issues de la biomasse, les entreprises diminuent leur impact sur l’environnement.  C’est également un moyen de dynamiser le secteur industriel » résume Gérard Roux, président de France Chimie Normandie.  « Notre territoire dispose de nombreux atouts. C’est la troisième région industrielle. La chimie normande représente plus de 200 établissements, principalement sur l’axe le Havre-Rouen. De son côté, la Seine permet d’imaginer des flux logistiques durables. L’agriculture est diversifiée, cultures, élevages et forêt sont bien représentés. Le tout proche de la région parisienne ! »

Chanvre, colza érucique et transformation de l’huile de ricin.

Un domaine qui est également porteur de valeur ajoutée pourl a filière agricole. « L’agriculture a besoin d’un nouveau souffle », souligne Régis Chopin, président de Nov&atech. La chimie biosourcée, débouché non alimentaire, pourrait bien être une voie aussi porteuse que la méthanisation, le photovoltaïque ou l’éolien, autant de secteurs que les agriculteurs normands ont déjà investis. Une partie des agriculteurs l’a déjà compris en Normandie, à l’image de la création de Nov&atech, en 2006 dans l’Eure. La structure a pris de l’ampleur jusqu’à avoir un rayonnement régional. Régis Chopin rappelle : « Les premières initiatives locales sont nées pour trouver des débouchés industriels aux jachères. » En un peu plus de dix ans, l’Eure est ainsi devenu le premier département producteur de colza érucique. Aujourd’hui, les exemples locaux autour de la chimie biosourcée ne manquent pas : la filière normande chanvre fournit des fibres entrant dans la fabrication de matières plastiques et l’huile est destinée au secteur de l’aéronautique. De son coté, Arkema fabrique un polyamide a très haute performance à partir d’huile de ricin sur son site de Serquigny après une première transformation dans son usine marseillaise. Ce polymère entre, par exemple, dans la fabrication de revêtements pour les objets métalliques. « Les recherches ont débuté à la fin des années 2000, elles aboutissent actuellement, constate Marianne Flamary, déléguée générale de l’association Chimie du végétal et invitée d’une table ronde. C’est un domaine en plein expansion. La croissance annuelle française des produits biosourcés est de 6 %, quand celle du PIB français est de 2%. » Les intervenants du jour s’accordent à dire que toutes les découvertes sont loin d ‘avoir été faites et que la région a une carte à jouer.