La croissance de la population française ralentit

Le bilan démographique 2022 de l’Insee confirme une accélération du vieillissement de la population. L’espérance de vie des Français stagne et demeure inférieure à celle de 2019. Les naissances accusent une baisse historique tandis que le nombre de décès reste élevé depuis 2020. Les mariages, reportés pour cause de Covid, affichent un niveau record.

La croissance de la population française ralentit

Au 1er janvier 2023, la France compte 68 millions d’habitants (dont 65,8 millions en Métropole), selon le bilan démographique 2022, publié par l’Insee, le 17 janvier. La population n’augmente que de 0,3%, après une hausse de 0,4% en 2021. 2022 est l’année où le solde naturel atteint son plus bas niveau depuis la fin de la seconde guerre mondiale, à seulement 56 000, en raison d’un nombre élevé de décès et des naissances qui repartent à la baisse. Le solde migratoire est estimé provisoirement à plus de 161 000 personnes qui contribuerait, pour près des trois quarts, à la hausse de la population, selon l’Insee.

La France représente désormais 15 % de la population de l’Union européenne. Elle est ainsi le pays le plus peuplé derrière l’Allemagne, qui pèse 19 %.

La natalité baisse, la mortalité augmente

En 2022, l’institut de statistique dénombre 723 000 nouveaux-nés, soit 19 000 de moins qu’en 2021. Ce qui correspond à une baisse historique depuis 1946. Alors qu’une diminution progressive était observée entre 2015 et 2020, la natalité avait rebondi en 2021 de façon inattendue : impactée par les confinements et les incertitudes liées à la crise, celle-ci avait nettement reculé en décembre 2020 pour se redresser en mars 2021, avant de reprendre sa tendance à la baisse en janvier 2022.

Le taux de fécondité est également en baisse : il s’élève à 1,8 enfant par femme en 2022, contre 1,84 en 2021. La fécondité des femmes de moins de 30 ans ne cesse de diminuer depuis les années 2000. De son côté, l’âge moyen à la maternité continue d’augmenter, pour s’établir à 31 ans en 2022, alors qu’il était de 29,4 ans, il y a 20 ans. En plus d’un taux de fécondité faible, la baisse de natalité pourrait également être due à la diminution du nombre de femmes ayant entre 20 et 40 ans, en âge de procréer.

Autre chiffre, 667 000 personnes sont décédées en France, l’an dernier, soit 5 000 de plus qu’en 2021 (+0,8%), mais 2 000 de moins qu’en 2020, année du Covid. Le maintient d’une forte mortalité en 2022 s’explique, pour l’Insee, par les périodes de canicule, la grippe, l’arrivée des générations du baby-boom à des âges de forte mortalité, ainsi que la poursuite de la pandémie.

L’espérance de vie n’évolue pas

Selon les chiffres dévoilés, l’espérance de vie des Français à la naissance en 2022 atteint 85,2 ans pour les femmes et à 79,3 ans pour les hommes. Celle des femmes reste similaire au niveau de 2021 tandis que celle des hommes augmente de 0,1 an. Tiré par un fort recul en 2020, l’espérance de vie, au global, baisse de 0,4 an par rapport 2019. L’Insee souligne une accélération du vieillissement de la population. Au 1er janvier 2023, la France compte, comme dans l’Union européenne, 21,3% de citoyens âgés de 65 ans ou plus. « Cette proportion augmente depuis plus de 30 ans et le vieillissement de la population s’accélère depuis le milieu des années 2010, avec l’arrivée à ces âges des générations nombreuses du baby-boom », indique l’Insee.

D’autre part, l’institution recense 244 000 mariages célébrés en 2022, dont 7 000 unions homosexuelles. Soit le nombre le plus élevé depuis 2012, qui s’explique par le rattrapage des mariages repoussés avec les restrictions dûes au contexte sanitaire. A 37,2 ans pour les femmes et 39,6 ans pour les hommes, l’âge moyen des mariés de sexe différent augmente régulièrement depuis environ deux décennies.

Le nombre de Pacs (pactes civils de solidarité) s’est quant à lui replié en 2022, soit 192 000, après 209 000 durant l’année 2021 où il avait atteint un niveau record depuis sa création en 1999, et une hausse de 20% par rapport à 2020.

AÏcha BAGHDAD et B.L