La survie des TPE : le quatrième défi de Bercy

Pour 2023, Bercy affiche un cap tourné vers une politique de l’offre pour faire face à trois défis majeurs : inflation, industrie verte et comptes publics. Mais les difficultés des TPE, boulangers en tête, conduisent le gouvernement à multiplier les gestes de soutien.

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« 2023 ne marquera pas le retour du ‘quoi qu’il en coûte’ », a prévenu Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. C’était le 5 janvier dernier, à Bercy, lors de la cérémonie des vœux aux acteurs économiques, au cours de laquelle le ministre a dressé les grandes orientations de la politique économique pour 2023, articulées autour d’une stratégie de l’offre.

Pour Bruno Le Maire, l’économie française doit actuellement faire face à « trois défis majeurs » : maîtrise de l’inflation, celle des finances publiques, industrie verte et relocalisation. Concernant ce dernier sujet, par exemple, le ministre a affiché l’ambition de « faire de la France la première nation de l’industrie verte en Europe » avec, comme outil, une « une politique de l’offre verte ». Un projet de loi devra être rédigé en ce sens, et des mesures comme l’accélération des procédures d’ouverture des sites industriels et visant à favoriser la commande publique nationale devront être prises.

Dans le même sens, concernant le rétablissement des finances publiques, Bruno Le Maire a désigné la voie de la recherche d’économies dans les dépenses de l’État, des collectivités locales et des régimes sociaux, dans le cadre d’une « revue » annuelle, et non de celle d’une augmentation des impôts. Des « Assises des finances publiques » se tiendront en février prochain. Et pour l’inflation, afin d’éviter de la nourrir par des augmentations de salaires, c’est le partage de la valeur ajoutée des entreprises pour les particuliers que le gouvernement entend stimuler.

Après les boulangers ?

Côté entreprises, si le « quoi qu’il en coûte» est exclu, « nous sommes là » a affirmé Bruno Le Maire, évoquant la situation des TPE et des PME les plus fragilisées par la flambée des coûts de l’énergie. Pour ces entreprises, des aides ciblées continueront à être apportées. De fait, en ce début d’année, Bercy a déjà dû commencer à réaliser des gestes ponctuels vis-à-vis des petites entreprises, avec une mesure exceptionnelle concernant les boulangers.

Deux jours avant la cérémonie des vœux, le ministre de l’Economie a annoncé que les professionnels du pain pourraient résilier sans frais leur contrat de fourniture d'énergie, en cas de hausse de prix « prohibitives », si cette dernière menace la survie de l’entreprise. Les représentants du secteur ont été reçus par le ministre et Olivia Grégoire, ministre déléguée aux PME, le 3 janvier. Et le président de la République, Emmanuel Macron, a, lui-même, réaffirmé le soutien de l’État à la profession, à l’occasion de la cérémonie de la galette des rois, à l’Élysée.

Pour 2022, les statistiques de la Banque de France dévoilent une remontée du taux de défaillances (41 000) qui reste inférieur à celui de 2019, mais qui est largement le fait des plus petites entreprises.

Sous-jacent aux trois « défis majeurs » de l’économie française, celui de la survie des TPE et de l’efficacité des dispositifs d’aide qui leur sont consacrés n’en est pas moins prégnant.