L’axe Seine candidat à l’accueil d’une Giga Factory et d’une filière « batterie »

Crédit : Benoit Delabre pour Aletheia Press.
Philippe Enxerian, président de l’UIMM, a été le premier à s’exprimer lors de la soirée de lancement de la filière Batterie, le 14 novembre.
Crédit : Benoit Delabre pour Aletheia Press. Philippe Enxerian, président de l’UIMM, a été le premier à s’exprimer lors de la soirée de lancement de la filière Batterie, le 14 novembre.

Le 14 novembre, acteurs économiques et politiques étaient réunis à Mont-Saint-Aignan pour présenter un projet qui pourrait générer jusqu’à 6 000 emplois directs.

Mobilisation générale ! Affirmant son identité industrielle, les acteurs de l’axe Seine ont décidé de postuler pour accueillir une Giga Factory, c’est-à-dire une usine de batteries au lithium, produisant des GigaWatts. C’est ainsi que le 14 novembre, une batterie… de présidents s’est réunie à Mont-Saint-Aignan pour présenter le dossier de candidature qui sera défendu devant le Conseil National de l’Industrie. Autour de la table, Hervé Morin (Région Normandie), Yvon Robert (Métropole de Rouen), Bernard Leroy (Pôle Métropolitain de Rouen), Philippe Enxerian (Union des Industries des Métiers de la Métallurgie) et Gérard Renoux (France Chimie Normandie). Tous défendent avec ardeur leur idée de lancer une filière « batterie » en Normandie. « L’idée est née avec la priorité donnée aux nouvelles formes de mobilité au sein de la Métropole rouennaise » raconte Giga Factory. Et la France, elle, appelle de ses vœux l’implantation d’une Giga Factory.

L’Axe Seine a tous les atouts nécessaires

S’appuyant sur la reconnaissance de l’Axe Seine comme territoire d’industrie, les acteurs concernés en arrivent à la conclusion que le territoire dispose de tous les atouts nécessaires pour accueillir cette usine. L’axe Seine propose en effet des infrastructures de qualité, avec suffisamment d’espace disponible et des aménagements logistiques. Par ailleurs le bassin d’emploi et l’offre de formation permettent d’assurer la capacité du territoire à fournir une main d’œuvre qualifiée. Les collectivités sont mobilisées, afin de fournir un écosystème global favorable, et le terreau est déjà fertile avec un tissu industriel déjà engagé dans les véhicules électriques.
 « Ce serait un projet comme la France n’en a pas connu depuis l’implantation de Toyota à Valenciennes », insiste Philippe Enxerian. L’investissement nécessaire pourrait osciller entre 3 et 6 milliards d’euros, et générer jusqu’à 6 000 emplois directs ! Et bien sûr l’arrivée d’une telle usine serait favorable au développement d’un tissu de fournisseurs, clients et sous-traitants… « Vue l’ampleur de la transition énergétique qui va se produire », comme le souligne Bernard Leroy, l’opportunité économique est évidemment considérable. « Les constructeurs vont avoir l’obligation de proposer des véhicules électriques. Ils vont avoir besoin de batteries ».

Energie décarbonée et économie circulaire

Outre le signal fort lancé en direction d’une mobilité moins carbonée, les élus locaux et acteurs industriels espèrent aussi  intégrer ce « Giga » projet dans une logique d’économie circulaire. En particulier, ils espèrent que se développera une économie autour des batteries de deuxième vie, et bien sûr du recyclage, notamment du Lithium. « Avec ce projet, nous ancrons un projet majeur sur l’axe Seine, et nous affirmons l’identité industriel de la Normandie, martèle Hervé Morin. L’industrie, c’est 21 % du PIB de la région ! »
Actuellement, c’est en Asie que sont fabriquées la quasi-totalité des batteries au Lithium. Mais l’Europe est évidemment demandeuse. Ainsi la marque Tesla a-t-elle annoncé le 12 novembre l’ouverture d’une Giga-Factory près de Berlin.