Le nouvel essor de l’entrepreneuriat

Dans une étude publiée début février, l’Insee, confirme la nette progression des créations d’entreprises en 2021, en hausse de 17,4% par rapport à 2020. Une grande partie de cette vitalité tient aux créations d’entreprises individuelles, sous le régime du micro-entrepreneuriat, boosté principalement par les livraisons à domicile.

Le nouvel essor de l’entrepreneuriat

Un nouveau record historique, après celui de 2020. L’an passé, près d’un million d’entreprises ont été créées (995 900), soit 147 700 de plus qu’en 2020. Cette croissance, de 17,4 %, s’explique en partie par un effet de rattrapage en raison du « niveau particulièrement bas des créations pendant le premier confinement en 2020 ». Elle a été tirée par le micro-entrepreneuriat. Garantir son propre emploi, concrétiser un projet personnel, une idée de reconversion, de nouveaux autoentrepreneurs se sont lancés en 2021, 17 % de plus sur un an. En particulier, dans des activités de livraison, de conseil et de services à la personne portant le nombre de créations sous ce statut à 641 500, soit 93 400 micro-structures supplémentaires par rapport à 2020. Pour autant, les créations sous forme de sociétés ont repris de la vigueur : en hausse de 24%, elles enregistrent leur plus forte progression sur les dix dernières années, précise l’Insee. Plus de deux sociétés sur trois sont des sociétés par actions simplifiées (SAS). De leur côté, les créations d’entreprises individuelles classiques n’ont augmenté que de 2%.

Bond dans les transports et l’entreposage

Parmi les secteurs d’activité les plus contributeurs à la dynamique figure, en tête, selon l’Insee, celui des transports et de l’entreposage qui enregistre 25 100 créations supplémentaires en 2021, soit une hausse de 25%, après 22% en 2020 (+58 % vs 2017). Ce dernier représente désormais 13% du total des créations avec 126 200 nouvelles entreprises, qui relèvent majoritairement du statut de micro-entrepreneur, plus particulièrement la livraison à domicile qui a profité des périodes de confinement et des restrictions sanitaires.

Le second secteur contributeur à l’envolée globale est celui des activités spécialisées, scientifiques et techniques. Avec 24 000 créations de plus en 2021, il progresse de 17%, après un recul de 3% en 2020, également tiré par le régime du micro-entrepreneur qui concentre les deux tiers des créations du secteur. Dans le détail, les créations ont surtout augmenté dans le conseil en relations publiques et communication (+53%), le design (+40%) et le conseil en affaires et gestion (+12%).

Alimentant aussi la hausse des créations, le secteur des autres services aux ménages progresse de 42%, après un recul de 1% en 2020. Il concentre 75 900 nouvelles entreprises, en 2021, dont 85% de microentreprises. Effet de la crise sanitaire ? au sein de ce secteur, l’accroissement est le plus fort (+63%) pour les autres services personnels, dont notamment les coachs, naturopathes, tatoueurs, etc..

Hausse dans toutes les régions

Côté régions, compte tenu de son poids dans l’économie, l’Ile-de-France reste celle qui participe le plus à la hausse d’ensemble, avec 23 400 créations supplémentaires en 2021. Mais en termes d’évolution, « la croissance des créations (+ 9 %) y est plus faible que dans les autres régions », note l’Insee. Et même nettement, en comparaison de celle affichée par les plus dynamiques, la Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’Occitanie. Sur un an, ces deux régions affichent respectivement des hausses de 25 et 19 %, par rapport à 2020, avec +20 800 et +15 000 entreprises en 2021. En PACA, la croissance est portée par les transports et l’entreposage où les créations augmentent de 76% sur un an.

Côté emploi, en 2021, seules quelque 2% des nouvelles entreprises comptent au moins un salarié au moment de leur création. Hors-micro-entrepreneurs, cette part monte à 6,5%.

AÏcha BAGHDAD et B.L

De jeunes micro-entrepreneurs

Selon les chiffres de l’Insee, les créateurs d’entreprises individuelles sont âgés de 35 ans, en moyenne. La part des moins de 30 ans est plus élevée chez les micro-entrepreneurs (41%) que chez les créateurs d’entreprises individuelles classiques (35%).