Le premier forum de la dirigeante et cheffe d’entreprise réunit 700 normandes

Crédit : Lætitia Brémont Pour Aletheia Press, 
(de gauche à droite) : « Victoria Soubrane, fondatrice de Maison Castille, Sharon Santoni fondatrice de French Country Home, Agnès Louvet responsable « affaires capital investissement » de la Caisse d’épargne Normandie et Hortense Harang co-fondatrice et présidente de Fleurs d’ici, invitées du workshop Osez parler d’argent ».
Crédit : Lætitia Brémont Pour Aletheia Press, (de gauche à droite) : « Victoria Soubrane, fondatrice de Maison Castille, Sharon Santoni fondatrice de French Country Home, Agnès Louvet responsable « affaires capital investissement » de la Caisse d’épargne Normandie et Hortense Harang co-fondatrice et présidente de Fleurs d’ici, invitées du workshop Osez parler d’argent ».

« Oser ». C’était le maître mot du premier forum de la dirigeante et chef d’Entreprise qui se déroulait le 6 décembre dernier à Deauville. Une initiative lancée par le réseau normand « Femmes & challenges » animé par la Chambre de Commerce et d’Industrie Seine Estuaire, basée au Havre. Un rendez-vous qui a réuni plus de 700 femmes.

Oser se lancer, oser voir grand, oser parler argent, oser saisir sa chance… « Open talks », « workshop », « speed mentoring bar » ont décliné ces thématiques sous forme de rencontres en tête à tête ou de conférences. « Les femmes souffrent du syndrome de la bonne élève qui les empêche de progresser professionnellement » explique Léa Lassarat, dirigeante dans le secteur de l’hôtellerie et présidente de la CCI Seine Estuaire. « Quand j’ai été élue en 2016, je suis allée sur le terrain pour rencontrer les entreprises. J’ai constaté que je ne voyais jamais les dirigeantes. J’ai voulu changer cela. » Elle réunit alors vingt-trois entrepreneuses et leur propose de créer le réseau « Femmes & challenges ». Deux ans plus tard, les vingt-quatre fondatrices sont toujours impliquées et le réseau compte près de 700 membres. L’initiative locale a pris une dimension régionale et multiplie les actions : ateliers, formations… Pour Léa Lassarat, « Lorsque les femmes se réunissent entre elles, elles se sentent plus en confiance ». Le réseau se veut une étape pour se lancer dans l’entrepreunariat, développer son activité, et occuper des responsabilités. Il s’agit également accompagner les femmes face aux difficultés spécifiques qu’elles rencontrent.

Des freins réels.

« J’ai été journaliste de guerre, j’ai fait de la politique… Mais c’est à 40 ans, quand j’ai voulu lever des fonds pour mon entreprise « Fleurs d’ici » que j’ai découvert que j’étais une femme et ce que cela pouvait impliquer.  Avant, j’avais tendance à penser que le « plafond de verre » était une excuse, un cache-misère » se souvient Hortense Harang, invitée à témoigner ce 6 décembre. Ses difficultés d’être prise au sérieux n’a rien d’étonnant, la plupart des interlocuteurs, quand il s‘agit de financer un projet, sont des hommes. Agnès Louvet responsable « affaires capital investissement » de la Caisse d’épargne Normandie le confirme. « Les femmes osent moins mais il existe aussi des freins réels. Avec nos partenaires, nous travaillons à identifier et faire disparaître les idées reçues face à une entrepreneuse ».Mais quand les femmes se lancent, elles le font avec audace et créativité. A l’image de Victoria Soubrane qui a fondé l’année dernière sa marque de ballerines fabriquées en France, Maison Castille. Elle a choisi le financement participatif pour lancer la prévente son premier modèle. « C’est un bon moyen pour vérifier qu’il y a une demande et communiquer sur le produit » estime l’entrepreneuse normande. « Le plus important est de se libérer de ce que les autres veulent nous imposer pour découvrir qui l’on est, ce dont on a envie » confie Béatrice Augier, qui a vécu mille vies. Installée à Deauville depuis une quinzaine d’années, aujourd’hui photographe, Béatrice Augier a travaillé pour le Paris-Dakar, Cartier, Publicis, Les Arcs… Un parcours inspirant.