Le recyclable, obligation ou source d'économies ?

A l'occasion de la journée internationale du recyclage, qui avait lieu le 18 mars, des entreprises ont communiqué sur leur démarche en ce sens. Laquelle diffère, selon leur modèle économique de départ.


Photo d'illustration Adobe Stock
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Entre conviction, réputation, obligation légale et intérêt économique, aujourd'hui, aucune entreprise ne peut faire l'économie d'une démarche de recyclage. Ce 18 mars, se tenait la quatrième journée mondiale du recyclage, créé par le BIR, Bureau of International Recycling, dont l'objectif consiste à promouvoir le recyclage auprès du grand public, ainsi que de présenter ses enjeux. A cette occasion, plusieurs entreprises ont choisi de communiquer pour présenter leur démarche dans ce domaine. Certaines d'entre elles, nées au XXIe siècle, sont basées sur un business model qui s'inscrit dans la tendance de la consommation éthique, durable, du ré-emploi. Chez ces sociétés, le recyclage est au cœur de leur fonctionnement. C'est le cas d'Easy Cash, spécialiste de l’achat-vente de produits d’occasion et reconditionnés, fondé en 2001. Il vient de lancer l’opération spéciale «Du Co2 en moins, c’est des euros en plus», qui se déroule dans ses magasins jusqu’au 31 mars. Les clients qui viennent revendre leurs smartphones, tablettes ou ordinateurs usagés se voient délivrer des bons d’achat. Le montant est déterminé par l’économie de CO2 émis évaluée. Par exemple, un PC représente environ 39 kg de CO2 en moins, soit 15 euros. L'enseigne, qui propose des produits d'occasion sélectionnés et testés dans plusieurs domaines , compte 120 points de vente, lesquels rachètent plus de 9 millions de produits chaque année.

Les rouge à lèvres aussi ?

Et le recyclage permet aussi de réaliser des économies, montre l'exemple de La Fourche, - une vingtaine de salariés-, épicerie bio en ligne qui fonctionne par abonnement, née en 2018. Les colis de livraison sont réalisés sans plastique, avec des matériaux 100% recyclés et recyclables. La société possède une broyeuse à carton. Elle récupère celui de ses fournisseurs et des entreprises installées à proximité de leur entrepôt, ensuite réutilisé pour réaliser le « papier de calage » qui protège les colis, dans les cartons de livraison. D'après la Fourche, cette broyeuse, qui a représenté 12 000 euros d'investissement, permet une économie de 4 000 euros chaque mois. En 2020, 130 000 commandes ont été délivrées, ce qui représente 91 000 kg de cartons recyclés. Par ailleurs la Fourche collabore avec Lemon Tri, une entreprise d'insertion qui collecte, trie puis conditionne les déchets dans ses entrepôts, avant de les envoyer dans des filières de recyclage françaises, en circuits courts.

A côté de ces entreprises récentes, nées dans un contexte où l'économie circulaire faisait déjà partie du paysage, d'autres, fondées alors que les déchets ne constituaient pas encore un enjeu, effectuent leur mue. Dans le domaine de l'hygiène beauté, L'Oréal, géant du secteur, a ainsi annoncé, le 18 mars, une opération pour accélérer le recyclage des emballages cosmétiques, en collaboration avec le distributeur Carrefour et TerraCycle, entreprise de recyclage spécialisée dans les déchets difficiles à recycler. En effet, 20% des emballages cosmétiques – déodorants sticks, produits de maquillage...- ne disposent pas de filière de recyclage. Les trois entreprises se sont associées pour les trier, les valoriser et leur donner une seconde vie.