Les collectivités normandes affinent leur gestion de l’énergie

Crédit photo : © Benoit Delabre / Aletheia Press, « Témoignages et partages d’expériences doivent permettre de multiplier les engagements dans la norme ISO 50 001 »
Crédit photo : © Benoit Delabre / Aletheia Press, « Témoignages et partages d’expériences doivent permettre de multiplier les engagements dans la norme ISO 50 001 »

8 communes et intercommunalités ont installé un système de management de l’énergie à travers la norme ISO 50 001. Elles livraient un retour d’expérience le 5 mars à Rouen.

Jeudi 5 mars, 200 représentants de collectivités locales étaient réunis à Rouen pour échanger sur la gestion de l’énergie. En effet, si de nombreuses collectivités ont franchi le pas de la « prise de conscience », peu ont franchi le cap de la mise en route, en leur sein, d’un véritable système de management de l’énergie. Et ce afin d’assurer une maîtrise complète des consommations énergétiques de son patrimoine : bâtiment, éclairage public, flotte de véhicules.

Impliquer l’ensemble des services.

Pourtant des outils existent, comme la norme ISO 50 001. Fréquemment mise en œuvre dans l’industrie, elle peut parfaitement être déployée dans des collectivités. Répondant à un mode de fonctionnement qui a fait ses preuves, l’Ademe a misé sur un groupe moteur de collectivité susceptible de servir d’exemple et créer une émulation au sein de la Région.
Mais le SMé ne s’improvise pas. « Il faut une certaine maturité de la collectivité avant de s’engager dans un tel dispositif, explique Eric Prud’homme, directeur régional délégué de l’Ademe Normandie. Voilà pourquoi les 8 collectivités normandes à s’être d’ores et déjà lancées dans l’aventure disposaient déjà du Label Cit’Ergie. Il s’agit des communautés d’agglomération Havraise, Dieppe-Maritime et Seine-Eure, la Métropole Rouen Normandie, et les communes du Havre, de Malaunay, de Petit-Quevilly et de Rouen. Et déjà, elles ont pu livrer à leurs pairs, un premier retour d’expérience.
Une nécessité tant la mise en place de normes de type ISO ne correspond pas vraiment aux habitudes des collectivités. Ainsi au sein de l’Agglo Seine Eure, le dispositif lancé en 2017 « est toujours en phase de déploiement », constate Julie Ngo, chargée du projet Energie au sein de l’Agglo. Et l’acceptabilité en est une des principales causes. « Cela peut être vécu comme très contraignant par les agents », appuie Alban Joly, directeur Bâtiment au sein de l’Agglo Seine Eure.

-10 % sur la facture énergétique.

Cela suppose donc de bien définir le périmètre d’action. Et surtout cela exige beaucoup de temps et de pédagogie pour impliquer l’ensemble des équipes. « Cela suppose  aussi de la simplification, complète Gérard Sorel, directeur général adjoint de Rouen Métropole. Cet outil doit permettre de réaliser des économies d’énergie, mais en simplifiant la vie des agents, pas l’inverse. »
Cet effort de pédagogie est d’autant plus important que la norme met rapidement la collectivité face à ses faiblesses. Un passage obligatoire qui permet en contrepartie d’obtenir des résultats très rapides. Fini le suivi de consommations via les factures. Cette fois l’idée est de connaître les consommations finement et en temps réel, pour pouvoir réagir rapidement à une anomalie. Au final, l’Ademe estime que chaque collectivité peut économiser jusqu’à 10 % de sa facture énergétique.