Les confiseries Barnier à la conquête de la Chine

420 tonnes de confiseries produites annuellement à Saint-Etienne-du-Rouvray, 4 millions de chiffre d’affaires dont 38 % à l’étranger. La maison Barnier poursuit son développement malgré la crise sanitaire.

La fameuse sucette oblongue de la Maison Barnier a toujours du succès. (© Maison Barnier)
La fameuse sucette oblongue de la Maison Barnier a toujours du succès. (© Maison Barnier)

Sucettes aux fruits, froufrous, bonbons à la violette, berlingots ou caramels... Depuis 1885, la confiserie Barnier, installée à Saint-Etienne-du-Rouvray, fait saliver petits et grands avec ses confiseries traditionnelles haut-gamme, fabriquées à partir de sucre cuit. Des produits, grâce à l’histoire de l’entreprise et son savoir-faire, qui s’exportent très bien depuis une dizaine d’années.

Fondée par les frères Pierre et Marius Barnier à Rouen, l’entreprise est reprise en 1900 par Eugène Callet confiseur nantais, qui s’associe rapidement à Raymond Renou, son futur beau-fils. La maison Barnier est dirigée par la famille Renou durant quatre générations. Dans les années 1960, le site de production, au cœur de Rouen, est à l’étroit et se délocalise au Madrillet.

420 tonnes de bonbons

Rachetée récemment par Pascal Zundel, la confiserie a conservé des méthodes de fabrication traditionnelles. « Le sucre cuit est toujours refroidi à la main » explique Bastien Lefèvre, responsable commercial France. Une technicité qui demande cinq à six mois de formation. Du côté des ingrédients, la sélection ne laisse rien au hasard. « Les sucres sont français, nos colorants et nos arômes sont naturels. Les liqueurs utilisées pour fourrer nos bonbons sont locales : Le Calvados Boulard, le palais de la Bénédictine à Fécamp pour la Normandie… »

Une grande part de la fabrication est réalisée à la main. (© Maison Barnier)

Vingt-cinq personnes travaillent ainsi dans l’usine de 4 500 m2, auxquelles s’ajoute une dizaine de personnes dans les services administratifs. Ce sont ainsi 420 tonnes de confiseries qui sont produites annuellement, dont 20 % environ concerne l’emblématique sucette de forme oblongue ! Trois grandes périodes se détachent dans l’année : Pâques, l’été et Noël. Le chiffre d’affaires annuel, 4 millions d’euros, est réalisé pour 38 % à l’étranger. « Le premier secteur d’exportation est la Chine, suivi par l’Afrique du Nord. Nous commençons à être implantés aux Etats-Unis » note encore Bastien Lefèvre, « Les Asiatiques aiment beaucoup nos sucettes, symboles du produit français haut de gamme, avec un prix d’appel. Ils ont vraiment l’impression d’avoir un petit bout de la France dans la bouche ! »

Commandes de dernières minutes

En France, les principaux distributeurs sont les magasins détaillants, les épiceries fines, jardineries, les boulangeries… « Nos confiseries ne sont pas achetées pour grignoter mais pour se faire plaisir » remarque Bastien Lefèvre. « Notre volume de production n’a pas baissé pendant la crise sanitaire mais notre production et les livraisons ont été désorganisées. Certains de nos clients, ne sachant pas quand ils rouvriraient, ont fait des commandes de dernières minutes ».

L’entreprise avait anticipé le phénomène. Malgré tout, elle est impactée par des ruptures d’approvisionnement pour certains emballages. « Nous commençons à être justes, notamment pour nos boites en métal en provenance d’Asie et pour nos sachets. » relève Bastien Lefèvre. Pas de quoi, cependant, ralentir l’élan de la Maison Barnier !

Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont