L’impression 3D à la portée des entreprises normandes
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Le Cerdato*, installé à Serquigny, fait partie des treize centres de recherche et développement du groupe Arkema implantés dans le monde. Fin novembre, un centre d’excellence mondial pour l’impression 3D par fusion sur lit de poudre y a été inauguré. Le groupe chimique français a ainsi investi quatre millions d’euros et a reçu un million d’euros de la Région. Ce soutien financier ouvre la voie à un partenariat entre le centre de recherche et les entreprises normandes. Explications.
Le Cerdato, créé en 1979, est dédié aux matériaux de hautes performance et emploie 260 personnes. Il est adossé à un site de production bâti en 1947 et spécialisé dans la fabrication de polymères, notamment, le polyamide 11 biosourcé à partir d’huile de ricin (70 % de la production du site eurois) et le polyamide 12. Ces deux produits sont exploités, en autres, dans l’impression 3D, appelée également fabrication additive. Il existe trois techniques d’impression : L’UV curing qui utilise des résines liquides, l’extrusion qui utilise des filaments et enfin la fusion sur lit de poudre. C’est cette dernière voie qui est au cœur des recherches du centre d’excellence normand. A terme, le site devrait compter quatre imprimantes de dernière génération. L’objectif est d’accélérer le développement de cette technologie dans l’industrie. Souvent utilisée pour la conception de prototype, l’impression 3D se développe dans la fabrication de petites séries de pièces grâce aux évolutions des matériaux. Les secteurs concernés sont nombreux : aérospatial, automobile, médical…
Accessible aux PME
Dans ce contexte, Arkema et la région Normandie ont souhaité faciliter l’accès du centre d’excellence aux entreprises normandes et aux centres de formation. Ceux-ci peuvent solliciter gratuitement le centre pour échanger sur les possibilités d’exploiter la fabrication additive : discussions sur le processus, les matières à utiliser, découverte des imprimantes…
L’impression 3D offre de nombreux avantages : liberté de conception, développement du projet plus rapide, diminution des opérations d’assemblage, diminution des stocks et des déchets, réduction du poids d’une pièce par rapport à d’autres matériaux. En revanche, le rendu granuleux en surface peut nécessiter des traitements post-impression. Par ailleurs, le coût d’une imprimante reste élevé, même celle-ci peut concevoir un nombre infini de modèles puisque les moules sont devenus inutiles.
Cependant, le processus est accessible même aux PME. La fabrication de pièces peut être confiée à des entreprises locales équipées, à l’image de l’entreprise Dedienne installée à Saint-Aubin-sur-Gaillon. Plusieurs entreprises ont déjà entamé une collaboration avec le centre d’excellence. C’est le cas de Bernay Automation, spécialisée dans le dévracage, qui étudie la possibilité d’imprimer des pièces aujourd’hui fabriquées à la main.
* Centre de recherche, développement, applications et technique de l’ouest