Lubrizol : les premières indemnisations bientôt débloquées

Crédit : Benoit Delabre pour Aletheia Press.
Un point presse avait lieu le 6 novembre à la préfecture de Seine-Maritime.
Crédit : Benoit Delabre pour Aletheia Press. Un point presse avait lieu le 6 novembre à la préfecture de Seine-Maritime.

Les premiers versements pourraient avoir lieu dès le 18 novembre en direction des entreprises impactées par l’incendie de l’usine.

Les services de l’Etat ont annoncé le 6 novembre que les premières indemnisations des entreprises impactées par l’incendie de l’usine Lubrizol devraient être débloquées le 18 novembre. Deux sites web sont ainsi actifs depuis le 4 novembre pour permettre aux agriculteurs d’une part, et aux entreprises, bailleurs sociaux et collectivités d’autre part, de déposer leur dossier de demande d’indemnisation. Comme l’a précisé le préfet de Seine-Maritime à l’occasion d’une conférence de presse consacrée à ce sinistre, ces dossiers sont ensuite instruits par un organisme spécialisé, avec la volonté d’aller aussi vite que possible. Ces indemnisations sont prises en charge par Lubrizol et concernent principalement les pertes qu’ont subies les acteurs économiques du territoire. Les agriculteurs ont notamment souffert de l’interdiction de commercialisation de leurs produits dans les semaines qui ont suivi l’incendie. De leur côté, commerçants, artisans et entreprises de services ont subi une chute d’activité notable. Enfin, les collectivités ont dû débloquer des moyens pour, notamment, assurer le nettoyage des suies.

Des questions autour du lait maternel

Avec le déblocage de cette question de l’indemnisation économique, la préfecture espère mettre un peu plus derrière elle cet impressionnant incendie. Mais au sein de la population locale l’inquiétude demeure. 9 femmes ont ainsi fait analyser leur lait maternel par le CHU de Rouen, qui y a découvert la présence de traces d’hydrocarbures… Même s’il n’est pas prouvé que cette présence soit en lien avec l’incendie, ni même dangereuse pour les bébés, l’annonce de ces résultats a évidemment ravivé l’inquiétude. Du côté des services de l’Etat, on laisse au CHU le soin de travailler la question afin d’en tirer des conclusions ayant valeur scientifique. Néanmoins, en fonction des résultats du projet de recherche universitaire lancé par le CHU, cette question du lait maternel pourra ultérieurement être intégrée au protocole de biosurveillance de moyen et long terme lancé par Santé Publique France, et commandité par l’agence régionale de santé (ARS).

Un protocole de biosurveillance

Un protocole que les deux organismes défendent, en insistant sur sa valeur scientifique. Il est basé un suivi sanitaire des populations impactées est programmé. Il intègre des entretiens (qui pourraient débuter en mars 2020), pour pouvoir juger d’éventuels troubles psychosociaux, ainsi qu’un suivi d’indicateurs de santé, sur les bases des données statistiques fournies par l’Assurance maladie. En parallèle, des analyses de sols qui ont débuté dans les 215 communes concernées, permettront de juger de la résilience de la pollution provoquée par la retombée des suies. Elles permettront en outre d’adapter le suivi médical en fonction des substances retrouvées ou non lors de ces analyses. Des analyses sont par ailleurs toujours réalisées sur les produits agricoles, au sein de 16 fermes seinomarines. Et le nettoyage des sites de Lubrizol et Normandie Logistique et de leurs abords se poursuit.

Benoit Delabre pour Aletheia Press