Mon site Vert : l'écologie à la pointe de la souris

Avec l'objectif ambitieux de décarboner le web, l'entreprise rouennaise FTEL Edition lance un CMS simple et particulièrement sobre en énergie.

L'équipe de Mon site vert : Suzy Varrel, Quentin Leroux, Thomas Féraud et Emma Lannoy. (© Aletheia Press / B.Delabre)
L'équipe de Mon site vert : Suzy Varrel, Quentin Leroux, Thomas Féraud et Emma Lannoy. (© Aletheia Press / B.Delabre)

Un site web simple et à la sobriété énergétique maximale... Voilà la promesse de Mon site vert. Cette solution CMS (système de gestion de contenu) est développée par la société rouennaise FTEL Edition. Thomas Féraud, son dirigeant, raconte : « L'idée est née lors d'une rencontre avec Emmanuel Assié de Webaxys », entreprise qui construit et administre des « green data centers ».

De là, Thomas Féraud imagine de pousser la logique vertueuse en amont du stockage des données. Car si celui-ci est énergivore, leur manipulation (en upload ou download) l'est tout autant. Avec Mon site vert, « le push de data dans le cloud est optimisé à toutes les étapes de la chaîne, assure l'entrepreneur. Le code et les requêtes inutiles sont supprimés. Réduction des images, optimisation du cache... tout est fait pour faire perdre du poids à la page. »

Propre et efficace

Mieux, avec des sites plus légers, il est aussi bien plus facile de les faire tourner avec la seule énergie verte. « On travaille aussi sur le matériel avec l'objectif de basculer le stockage des sites des gros serveurs vers des raspberry », explique Quentin Leroux, responsable marketing et communication. Ces machines minimalistes ont la taille d'un téléphone et la consommation électrique d'une ampoule.

FTEL cible principalement les agences, qui peuvent ainsi proposer à leurs propres clients une offre verte. L'abonnement au CMS coûte 300 € par an et par site. FTEL assure l'hébergement, les mises à jour et la maintenance ainsi que la sauvegarde du site. D'abord pensé pour décarboner le web, Mon site vert va chercher sa clientèle sur les avantages collatéraux qu'il apporte.

Le fait d'avoir supprimé les outils les plus spécifiques, permet de se concentrer sur l'essentiel. « On y a intégré une interface qui est accessible au plus grand nombre », explique Quentin Leroux. Et le faible poids des pages améliore grandement le référencement des sites dans les moteurs de recherche. Mieux, « cette technologie non-dynamique permet de réduire énormément les risque de cyber-attaque, se réjouit Thomas Féraud. On revient aux bases d'Internet, mais sans la nécessite de savoir coder ».

A la conquête de la toile

Bien sûr, cette simplicité ne s'adapte pas à tous les usages. « Malgré tout, on reste moderne : on crée des sites qui vendent, insiste Quentin Leroux. Notre solution est particulièrement efficace sur les sites long scrolling »... Ces sites dits aussi « vitrines » nécessitent généralement peu de croisements de données « Aujourd'hui, c'est 60 % des sites web », explique Thomas Féraud. De quoi donner l'ambition à Mon site vert de concurrencer de manière crédible des solutions intégrées (comme Wix ou Jimdo) et même le géant Wordpress.

D'ailleurs, FTEL compte bien conquérir rapidement l'hexagone. L'entreprise qui a déjà 3 autres produits à son catalogue (team building par le pronostic sportif, gestion d'espaces de coworking et protection des données personnelles) a en effet vu une forte accélération de son activité ces deux dernières années.

Elle compte aujourd'hui 35 salariés, dont la moitié de développeurs, et vient de recruter une équipe marketing pour Mon site vert. « On n'exclut pas de partir assez rapidement à l'étranger » assure Thomas Féraud. Reste toutefois à s'appuyer sur un réseau de datacenters locaux. Car à quoi bon réduire le flux de données, si c'est pour lui faire traverser la moitié de la planète ?

Pour Aletheia Press, B.Delabre