"On va semer" : du lien social autour d’un potager

Créée en 2018, l’entreprise elbeuvienne "On va semer" accompagne les projets de création de potagers collectifs, de la création à son animation.

A la tête de l’entreprise "On va semer" depuis 2018, Delphine Breuil emploie aujourd’hui deux personnes. (© Aletheia Press / B.Delabre)
A la tête de l’entreprise "On va semer" depuis 2018, Delphine Breuil emploie aujourd’hui deux personnes. (© Aletheia Press / B.Delabre)

« On sème des bouts d’idées… et quand cela prend, c’est chouette ! » Delphine Breuil est une entrepreneure heureuse. Cela fait six ans qu’elle a changé de vie en créant « On va semer ». Elle était, autrefois dans le marketing dans le secteur du transport routier. En 2018, elle a souhaité « donner du sens » à sa carrière, et a débuté une activité de création et d’animation de jardins partagés. Ses clients ? Toute structure disposant d’espaces extérieurs, plus ou moins grands, susceptibles d’accueillir un potager en pleine terre ou en bacs…

« Nous installons le potager en fonction des contraintes et des spécificités de nos clients. Et, ensuite, on propose une animation régulière. » Par animation, il faut entendre des ateliers de jardinage. Car l’objectif des clients est souvent de créer du lien social autour d’un rapport à la terre. L’entreprise intervient ainsi par séquences de deux heures. « Les gens viennent jardiner avec nous, explique Delphine Breuil. Vient qui veut quand il veut ». La fréquence des ateliers dépend du budget du client bien sûr, mais aussi du projet en lui-même, pour que le « groupe » ciblé s’en empare pleinement.

Un service aux entreprises

En effet, l’entretien régulier, à proprement parler, est confié au « collectif ». Dans la conception du jardin, « On va semer » entend donc faciliter le travail pour les futurs usagers. « Et on accompagne aussi les têtes de groupes pour qu’elles impulsent une dynamique collective » précise la dirigeante. Les prestations sont pensées en contrat annuel, intégrant un nombre donné d’ateliers, la fourniture du matériel et le suivi de l’accompagnement (compte- rendus, plannings…).

L’idée séduit. Depuis 2018, « On va semer » a accompagné 65 projets. En 2024, comme en 2023, elle en accompagnera une trentaine. « Je n’ai jamais eu à chercher des clients, sourit Delphine Breuil. C’est assez confortable, car je n’ai pas besoin de convaincre. Ils viennent à nous en sachant pourquoi ils le font. » Les entreprises, qui voient là un outil pour le bien-être et la cohésion des équipes, représentent 60 % de la clientèle. En particulier, la jeune cheffe d’entreprise s’est fait un réseau solide autour de l’industrie pharmaceutique.

Du Vaudreuil à Caen

Mais elle travaille aussi pour des collectivités, qui cherchent par exemple à créer des espaces de vie pour leurs administrés, ou des bailleurs sociaux qui souhaitent rendre leurs logements plus agréables. La clientèle s’étend dans un rayon d’une centaine de kilomètres autour d’Elbeuf, où se situent les locaux de l’entreprise. Le Havre, Val-de-Reuil, Lisieux… et bien sûr la métropole de Rouen sont donc ses terrains de jeux.

« Nous allons même jusqu’à Caen, où nous animons un potager au sein de l’Abbaye aux Dames, siège de l’hôtel de Région. D’ailleurs, nous avons un projet de recrutement là-bas. » Déjà, outre la dirigeante, « On va semer », compte deux salariées depuis trois ans. « C’est une grande fierté pour moi que d’avoir créé des emplois » conclut Delphine Breuil.

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre