Ovin’Mouv œuvre pour développer la vente directe en Normandie

L’abattoir mobile pour les ovins et caprins normands, Ovin’Mouv se mobilise pour le bien-être des animaux et favorise les circuits-courts. Après quelques difficultés de mises en route, la société est prête et espère démarrer d’ici la fin de l’année.

L’abattoir mobile Ovin’Mouv prévoit d’abattre 7 000 à 10 000 ovins/caprins par an. (© Ovin’Mouv)
L’abattoir mobile Ovin’Mouv prévoit d’abattre 7 000 à 10 000 ovins/caprins par an. (© Ovin’Mouv)

La région rouennaise devrait prochainement accueillir un outil mobile d'abattage des ovins et des caprins : Ovin'Mouv. Auparavant à la tête d’un abattoir mobile de volaille, c’est en 2018 que Bernard Jeanpierre, agriculteur bio, décide de créer ce nouvel outil qui doit répondre à une meilleure prise en compte du bien-être animal et favoriser le développement des circuits-courts. Il doit en effet permettre de supprimer ou du moins limiter le temps de transport des animaux vivants, facteur de stress. Et il permettra l'abattage, la découpe et la mise sous-vide de la viande à proximité directe du lieu d'élevage.

Pour voir aboutir ce projet, Bernard Jeanpierre a su s'entourer. Trois associés l'ont rejoint dans l'aventure pour concevoir ce qui s'apparente de loin à un « simple » camion. « L'un dans le domaine du module d’abattage qui se charge de la logistique, un second dans le transport qui, lui, nous permettaient d’avoir la vision "déplacements"… et le troisième associé s’occupe de la maintenance et nous a amené sa technicité. », détaille l’éleveur. Au total près d’1 million d’euros ont été mobilisés pour la création d’Ovin’Mouv, dont une partie (200 000 €) en financement participatif.

« Administrativement c’est très compliqué »

Et tout n’a pas été facile. Les réglementations sont strictes et peu adaptées à ce nouveau type d'outil. « Les services vétérinaires ont des règles sanitaires à suivre qu’ils essaient de calquer pour maintenir la sécurité alimentaire dans les abattoirs fixes sur les abattoirs mobiles. Mais il y a des différences entre les deux… explique Bernard Jeanpierre. Il n’y a pas de dérogations spécifiques qui ont été mises en place, donc il faut tout discuter et négocier. Administrativement c’est très compliqué. »

D'ailleurs tout n'est pas encore réglé. Le dossier d'agrément n'est pas encore totalement finalisé. Une réunion était prévue il y a quelques semaines avec la Direction départementale de la protection des population (DDPP). A l’issue de celle-ci, l’éleveur devait avoir une réponse concernant le démarrage de son activité. Avec déjà 5 mois de retard sur le lancement prévu, Bernard Jeanpierre espère pouvoir commencer d’ici quelques semaines.

Traçabilité, prix et embauches

L'outil sera mis à la disposition des éleveurs de la région. La traçabilité est garantie et le prix du service est estimé « à environ 1,7 € le kilo et à cela peut s’ajouter des taxes de 6 à 7 €. ». Selon Bernard Jeanpierre, il faudrait atteindre « 7 000 bêtes abattues à l’année pour être à notre seuil de rentabilité et à 10 000 on fonctionnerait bien et on pourrait commencer à envisager de développer d’autres produits. »

Dès le démarrage, Ovin'Mouv compte embaucher. 4 postes sont ouverts sur la chaîne et sur l’atelier de découpe. « A terme, cela devrait être une équipe de 6 à 7 personnes qui devraient tout gérer. », conclut Bernard Jeanpierre.

Pour Aletheia Press, Eléonore Chombart