Plan POLMAR : protéger les ports d’abord

Crédit : Benoit Delabre pour Aletheia Press,
« Le déploiement du barrage flottant s’est avéré être un exercice complexe, avec un courant sortant qui a compliqué la manœuvre ».
Crédit : Benoit Delabre pour Aletheia Press, « Le déploiement du barrage flottant s’est avéré être un exercice complexe, avec un courant sortant qui a compliqué la manœuvre ».

Le 27 novembre avait lieu un exercice visant à protéger les ports de commerce et de plaisance de la ville de Fécamp d’une marée noire imaginaire. Plus de 100 personnes étaient mobilisées.

Protéger les intérêts économiques en priorité. Voilà l’objectif du plan POLMAR en Seine-Maritime. Destiné à être mis en œuvre en cas de pollution marine de type marée noire, le plan POLMAR était testé ce mercredi 27 novembre à Fécamp. Un exercice grandeur nature qui prévoyait notamment le déploiement d’un barrage flottant de 140 m de long pour barrer l’entrée des ports de pêche et de plaisance. Un déploiement qui peut paraître simple et évident de premier abord, mais qui s’avère plus complexe quand on entre dans la pratique.

Travailler ensemble

L’exercice prévoyait la mobilisation de nombreux moyens. Ceux des services de l’Etat d’abord, ainsi que des sapeurs-pompiers du SDIS ou de la gendarmerie maritime. Mais aussi des acteurs locaux : les agents de la ville de Fécamp, de la CCI ou encore les sauveteurs de la SNSM. Avec l’objectif de coordonner les actions de ces multiples troupes, pour plus d’efficacité.  « L’objectif ici, c’est de former et d’apprendre à travailler ensemble en utilisant les compétences de chacun », explique Laurent Mabille, de la direction de la protection civile de la préfecture.

La SNSM par exemple était mobilisée pour le déploiement du barrage, utilisant la puissance de traction de sa vedette, et l’expertise de ses marins sauveteurs dans le pilotage et dans les interventions sur l’eau. Cela aurait aussi pu être les marins pêcheurs… A terre, des équipes ont participé au gonflage du barrage. D’autres se sont formées pour intervenir sur un chantier de nettoyage de la plage par des polluants.

Un exercice tous les 2 ans

« Le risque zéro n’existe malheureusement pas », rappelle Corinne Coquatrix, chargée du dossier à la Direction départementale des Territoires et de la Mer. Il faut donc se préparer à affronter une éventuelle marée noire. C’est tout le sens de ce type d’exercice, normalement programmé tous les deux ans à l’échelle d’un département. Mais en Seine-Maritime, le dernier a eu lieu il y a déjà 6 ans. Entre temps le plan a en effet été légèrement modifié, justifiant d’un espacement de temps plus important. Chacun des 5 ports prioritaires accueille à tour de rôle l’exercice. Avant Fécamp, c’était ainsi Dieppe, Le Tréport et St-Valéry qui avaient vécu cette mise en situation. Le prochain exercice, probablement d’une autre ampleur, sera programmé sur le port du Havre.

L’exercice était piloté par les services de l’Etat (préfecture et DDTM), avec le concours de la Direction Interrégionale de la Mer Manche Est – Mer du Nord (DIRM MEMN), de la Ville de Fécamp et de la CCI Seine-estuaire, en présence du CEDRE (expert international en pollutions accidentelles des eaux).