Rives-en-Seine : Comment Revima fait face à la crise et se prépare à la reprise

Après une année 2020 difficile et un démarrage 2021 toujours troublé, Revima, entreprise d'aéronautique basée à Rives-en-Seine se prépare à la reprise, soutenue notamment par le plan de relance gouvernemental.

L'activité d'entretien des trains d'atterrissage a été faiblement impactée par la crise sanitaire.(©Gazette Normandie/Chl.G.)
L'activité d'entretien des trains d'atterrissage a été faiblement impactée par la crise sanitaire.(©Gazette Normandie/Chl.G.)

Dans les locaux de Revima, à Rives-en-Seine, l'activité d'entretien des trains d'atterrissage contraste avec celle de réparation des APU (groupe auxiliaire de puissance). Dans le premier atelier, les ouvriers sont à la tâche ; dans l'autre, les sièges sont vides. « La crise a eu des conséquences significatives. En 2020, nous avons eu une perte de 40% de notre chiffre d'affaires », constate Olivier Legrand, président de l'entreprise d'aéronautique. 35% des 800 salariés sont, aujourd'hui, au chômage partiel. 

La première activité de l'entreprise, l'entretien des trains d'atterrissage, s'est maintenue durant cette période trouble. Que les avions volent ou ne volent pas, « l'entretien s'effectue tous les 10 ans, c'est ainsi dans la réglementation aéronautique », explique un ingénieur de l'entreprise. Chaque train d'atterrissage fait l'objet d'une expertise précise, ce qui rend son circuit de réparation individuel. 350 personnes s'occupent de trains d'atterrissage sur le site de Rives-en-Seine, sans automate. « 95% des opérations sont effectuées en interne, 20 corps de métiers sont nécessaires pour cette activité », précise l'ingénieur et guide de la visite en présence du président de Région Hervé Morin, du préfet de Région Pierre-André Durand et du président de Normandie AeroEspace, Philippe Eudeline, venus à la rencontre des dirigeants et employés.

La visite de l'entreprise avait lieu en présence du président de Région Hervé Morin, du préfet de région Pierre-André Durand, du président de NAE Philippe Eudeline et d'élus locaux. (©Gazette Normandie/Chl.G.)

L'arrêt a été brutal pour la réparation des APU. « Nous travaillons à 90% avec des compagnies civiles », note Olivier Legrand. Le trafic étant en chute libre, la réparation des APU a suivi, leur entretien se faisant en fonction de leur usure. En temps normal, Revima effectue 700 réparations par an. La société espère retrouver ces mêmes chiffres à l'horizon 2022. En plus de cela, Revima était dépendante de l'Airbus A380, où elle est la seule à pouvoir réparer cette machine.

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Des partenariats pour la reprise

Après plus d'un an dans la tourmente, l'entreprise pense à la reprise, qu'elle espère progressive dès 2022. Récemment, elle a signé un important contrat avec l’américain Pratt & Whitney sur l'entretien d'APU, lui permettant de renouveler et étendre ses capacités de réparation à l'échelle mondiale pour divers modèle d'APU sur des applications civiles et militaires. Un autre partenariat commercial pourrait être bientôt conclu. L'accord partenarial pour l'Aibrus A380 a également été renouvelé jusqu'à la fin du programme. « Chaque crise est aussi composée d'opportunités, s'exclame Olivier Legrand. On sait qu'à la reprise il y aura une forte pression concurrentielle. »

Ces partenariats sont de bon augure pour la suite, avec en parallèle plusieurs projets de développement, soutenus notamment par le plan de relance gouvernemental (digitalisation de ses outils de gestion et modernisation de son outil industriel). Pour la reprise, l'entreprise compte notamment sur sa start-up Flight Watching, achetée en 2019 et basée à Toulouse, qui permet un suivi en temps réel de la performance des équipements des avions. À l'international, Revima se développe en s'installant en Thaïlande, où l'activité de réparation de train d'atterrissage devrait être opérationnelle dans les prochaines semaines.

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