Robocath : la robotique au service de la médecine vasculaire

Crédit Photo : Aletheia Press ©Robocath « Robocath permet d’intervenir assis, à l’abri des rayons X, tout en restant à quelques pas du patient. »
Crédit Photo : Aletheia Press ©Robocath « Robocath permet d’intervenir assis, à l’abri des rayons X, tout en restant à quelques pas du patient. »

L’entreprise rouennaise Robocath développe des robots permettant d’améliorer les conditions d’intervention. Elle vient de lever 5 millions d’euros.

Les nouvelles technologies gagnent tous les domaines d’activité y compris celui de la médecine. En la matière, l’entreprise rouennaise Robocath, fait figure de pionnière. Elle vient ainsi de réaliser une levée de fonds de 5 millions d’euros pour pré-commercialiser son robot permettant de pratiquer des interventions chirurgicales vasculaires à distance. Dr Philippe Bencteux, président fondateur de l’entreprise : « C’est en découvrant l’une des toutes premières opérations de chirurgie robotique à distance entre la France et les États-Unis que Robocath est née avec l’idée d’appliquer cette nouvelle technologie au système vasculaire. »

En phase de pré-commercialisation.

Le principe n’est toutefois pas réellement de favoriser des interventions à très grande distance… Mais plutôt de rendre les interventions moins risquées pour tout le monde. La cardiologie interventionnelle, devenue un standard, suppose en effet un regard précis sur les lésions au niveau des artères coronaire. L’intervention s’effectue donc en présence d’un scanner de radiologie, émetteur de rayons X. Une situation qui met en danger les équipes médicales et rend l’opération inconfortable (tablier de plomb, stress…). Et le patient est quant à lui confronté à une nécessaire injection de produits de contraste (de l’iode). Le concept a rapidement séduit parmi les spécialistes les plus réputés de la cardiologie interventionnelle… Mais tous les obstacles ne sont pas levés pour autant. « Nous installons des robots dans des centres d’excellence dans notre domaine. Mais nous n’entrerons en phase de commercialisation que lorsque la satisfaction client sera complète », insiste Philippe Bencteux. En parallèle la levée de fonds réussie en septembre dernier ouvre de nouvelles voies, avec notamment le développement d’une seconde génération de robots tournée vers la prise en charge rapide des AVC (accidents vasculaires cérébraux). « On sait que dans ce domaine, le facteur temps est primordial. Par le travail à distance, le robot doit permettre une prise en charge beaucoup plus rapide et de gagner un temps précieux. »

Une vraie valeur stratégique.

Outre la technique, pour laquelle l’entreprise dispose déjà d’une soixantaine de brevets, Robocath travaille aussi sur d’autres dossiers. Car même si le numérique rentre peu à peu dans l’hôpital, les freins psychologiques d’abord, mais aussi organisationnels et financiers sont réels. « C’est une courbe d’adoption qui est longue, admet Philippe Bencteux, mais l’amélioration drastique des conditions de travail favorisera grandement l’acceptation. »  Robocath fourbit donc son argumentaire : moins de complications, moins de stress pour les équipes… et aussi des solutions de financement adaptées.
Une question de temps donc ? En tout cas les partenaires de l’entreprise rouennaise en semblent convaincus. En 10 ans, Robocath a ainsi levé plus de 12 millions d’euros de fonds. Armée d’une trentaine de salariés, elle n’est confrontée qu’à un seul concurrent d’origine américaine, Corindus, et racheté l’été dernier par le groupe Siemens Healthineers pour, 1,1 milliard de dollars. Ce qui démontre la valeur stratégique du secteur…