Robocath travaille à son robot de deuxième génération

Alors que le R-One, spécialisé dans l’angioplastie coronarienne, commence à se déployer en Europe, la start-up rouennaise envisage d’élargie son champ d’intervention à l’ensemble des chirurgies vasculaires.

De g. à dr. : Lucien Goffart et Philippe Bencteux devant le modèle d’exposition du R-One. (© Aletheia Press / B.Delabre)
De g. à dr. : Lucien Goffart et Philippe Bencteux devant le modèle d’exposition du R-One. (© Aletheia Press / B.Delabre)

La start-up rouennaise de la med-tech, Robocath passe à la vitesse supérieure. Alors qu’elle est aujourd’hui en phase de commercialisation de son robot spécialiste de l’angioplastie coronarienne, l’entreprise, créée en 2009, travaille déjà sur un robot de deuxième génération.

Il faut dire que la "petite" start-up a bien grandi depuis sa sortie en 2017 de Seine Biopolis. Comptant alors 25 salariés, elle dénombre aujourd’hui plus de 80 collaborateurs dans ses rangs (dont 60 % sont affectés à la R&D) et occupe trois étages de l’immeuble de la rue Marie-Curie, où elle a élu domicile. Elle dispose aujourd’hui de 40 familles de brevets et a déjà levé 50 M€ de fonds.

Le marché chinois à portée de main

C’est donc bien armée que l’entreprise aborde l’avenir. Après des études concluantes menées en Europe et en Chine, Robocath s’ouvre aujourd’hui des marchés. Déjà six de ses R-One (0,5 M€ pièce) ont été installés en Europe. « Nous n’en sommes qu’au tout début de la commercialisation », précise le Dr Philippe Bencteux, président de l’entreprise. « Le marché est dynamique, mais nous sommes prudents. On ne se lance pas dans une commercialisation à tout-va », précise Lucien Goffart, directeur général.

Europe, Moyen Orient, Afrique, Robocath cherche aussi à s’ouvrir le marché chinois, notamment grâce à son partenaire chinois MicroPort (via la join-venture CathBot). « Un marché en grand développement, avec plus de 20 % de croissance par an », insiste Philippe Bencteux. Une étude clinique, dont le dernier patient a été recruté cet été, a été lancée. « Nous sommes en attente de l’autorisation de mise sur le marché », précise encore le président.

L’AVC, ennemi n°1

Mais surtout, Robocath prépare déjà l’avenir. Convaincue des avantages concurrentiels de sa technologie, qui permet des interventions à distance, elle veut capitaliser dessus. De nouvelles plateformes sont ainsi à l’étude pour permettre, par exemple, au médecin d’intervenir facilement dans plusieurs blocs opératoires, depuis la même cabine de pilotage.

En outre, la nouvelle génération de robot en développement doit aussi permettre de ne plus se concentrer sur l’angioplastie coronarienne, mais couvrir tout le champ de la médecine vasculaire. Déjà, l’entreprise a réussi des poses de stends sur des artères carotides. Mais surtout, elle compte s’attaquer au marché neurovasculaire, pour le traitement de l’AVC. « On sait que pour un AVC la rapidité d’intervention est déterminante, rappelle Philippe Bencteux. Le fait de pouvoir intervenir à distance pourrait être un atout précieux. »

« Avec la cardiologie interventionnelle, nous couvrons la première cause de mortalité au monde. Avec la neuroradiologie interventionnelle, nous nous attaquons à la deuxième cause de mortalité au monde (l’AVC, ndlr) et la première cause de handicap », conclut Lucien Goffart.

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre