Rouen capitale européenne de la Culture : le dossier s’affine

Le verdict est attendu le 13 décembre. En attendant, Rouen travaille son dossier de candidature et peut compter sur des budgets culture consolidés à la Ville de Rouen et à la Métropole.

Les porteurs de la candidature de Rouen attendent le soutien et la mobilisation de toute la population pour convaincre le jury. (© Aletheia Press / LBrémont)
Les porteurs de la candidature de Rouen attendent le soutien et la mobilisation de toute la population pour convaincre le jury. (© Aletheia Press / LBrémont)

Work in progress… Le dossier de candidature de Rouen au titre de capitale européenne de la Culture 2028 s’affine. Soucieux de le montrer et d’apporter un peu de consistance aux Rouennais et aux Normands pour les tenir mobilisés, les partenaires du projet étaient réunis le 6 octobre à Sotteville-lès-Rouen, dans le symbolique siège du Frac Normandie (Fonds régional d’art contemporain).

Les informations concrètes sont livrées au compte-gouttes… « Cela reste une compétition, et on laisse donc la primeur au jury qui doit venir à Rouen début décembre », explique Rebecca Armstrong, déléguée générale de la candidature Rouen Seine normande 2028. Néanmoins, on le sait désormais la Seine, fil central du territoire, sera au cœur du projet. Rien d’étonnant quand on sait que cette candidature se construit de Vernon au Havre, plus qu’au sein de la seule ville de Rouen. « C’est la Seine qui sera la directrice artistique de cette candidature », image Rebecca Armstrong.

Friches industrielles et île flottante

Autour du fleuve, donc, plusieurs projets sont déjà imaginés. La Seine Monumentale offrira, par exemple, un espace d’expression à des artistes ou des collectifs d’artistes en résidence, à travers une vingtaine de friches industrielles en bord de Seine. Un moyen aussi de s’approprier l’histoire industrielle du territoire, tout en pointant aussi les enjeux fonciers.

En écho au changement climatique, le festival de la Pluie, piloté par un artiste européen dont l’identité est tenue secrète, proposera aux Normands, tout au long de la Seine, des expériences « sous la pluie ». Sans clin d’œil à la réputation météorologique normande, ce festival rappellera l’importance vitale de la pluie.

Enfin, les organisateurs envisagent la création d’une île flottante (baptisée Flowtopia en anglais) construite sur la base d’Ofnis (des objets flottants non identifiés), et qui sera le lieu d’évènements ou spectacles. « On a besoin de ce genre d’utopie, d’avoir un lieu nouveau de partage et d’échange », commente Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen.

De g. à dr. : Luce Pane, maire de Sotteville, Catherine Morin-Desailly (région Normandie), Nicolas Mayer-Rossignol (ville de Rouen et métropole), Marie Dupuis-Courtes et Rebecca Armstrong de l’association Rouen Seine Normande 2028. (© Aletheia Press / B.Delabre)

Budget culture doublé à Rouen et à la Métropole

Bien sûr, ces quelques biscuits donnés, en réponse à la curiosité populaire, ne sont qu’une petite part du dossier qui sera présenté au jury. « Nous parlons de 2028, mais 2028 ne sera qu’une étape. On veut inventer une année folle, une année magique, mais ce sera un évènement structurant pour le territoire pour une dizaine d’années », insiste Marie Dupuis-Courtes, présidente de Rouen Seine Normande 2028.

Le titre de capitale européenne de la culture pourra en effet drainer des fonds conséquents. Et c’est déjà le cas, avant même l’élection. « La Métropole vient de voter le doublement du budget culture d’ici 2028, se félicite Nicolas Mayer-Rossignol. Cela fait passer le budget culture d’un peu plus de 50 M€ à un peu plus de 100 M€. A ma connaissance, c’est inédit. Et c’est un signal très positif pour la candidature. » Réponse le 13 décembre au rendu du verdict.

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre