Rouen : l’école Fauchon maintient le cap

La future Ecole Fauchon, qui s'installe à Rouen, a dû s’adapter à la crise sanitaire. Les premiers élèves feront leur rentrée en deux temps : en septembre pour les Bachelor et en janvier pour les CAP.

A l’horizon 2023, l’école projette d’accueillir 800 élèves dont un tiers d’étrangers. (© Aletheia Press  / B. Delabre)
A l’horizon 2023, l’école projette d’accueillir 800 élèves dont un tiers d’étrangers. (© Aletheia Press / B. Delabre)

Il y a un an, l’annonce de l’ouverture d’une école Fauchon, centrée sur les métiers de bouche et de service, à Rouen a fait sensation. En février 2020, Michel Ducros, à la tête du groupe Fauchon, signait l’intention de vente par la Région Normandie d’un immeuble situé Boulevard de l'Europe, à Rouen. L’ouverture était alors programmée en juillet 2021 avec un investissement de 10 millions d’euros. Mais avec la crise sanitaire, les premiers étudiants feront finalement leur rentrée en septembre prochain.

Un Bachelor et 3 CAP

Seize étudiants intégreront ainsi un Bachelor en management des métiers de la gastronomie d’une durée de trois ans. « Cette formation est menée en partenariat avec Neoma Business School qui délivre ce diplôme, explique Morgane Bats, directrice commerciale de l’école. Nous ne pouvions donc pas manquer la rentrée de septembre. » Les enseignements seront donnés, en alternance par plage de deux semaines, au sein des deux établissements. Dès la seconde année, la voie de l’alternance sera possible. Les candidatures, ouvertures aux bacheliers et se faisant en dehors de Parcoursup, seront clôturées fin juin- début juillet.

Pour les CAP, en revanche, les premières promotions (cuisinier, boulanger, pâtissier), une centaine d’élèves au total, sont attendus en janvier. Le temps de terminer les travaux, « qui ont pris du retard avec le Covid », pour aménager l’ensemble des 5 000 mètres carrés de locaux.

A l’horizon 2023, l’école a pour objectif d’accueillir 800 étudiants, dont un tiers à l’international, et de diversifier les cursus. Malgré les contraintes sanitaires, « nous restons optimistes et espérons accueillir des étudiants étrangers en janvier », espère Morgane Bats. Un large éventail de parcours sera offert, allant du CAP au master, couvrant de nombreuses disciplines : chocolatier, traiteur, sommelier, mixologie… mais toujours avec un effectif de 16 élèves par classe.

Les élèves disposeront de plusieurs lieux d’application : restaurant, foodtruck, bar… (photo d’illustration, © Aletheia Press / B. Dequevauviller)

Pédagogie inversée

La dizaine de formateurs appliquera les principes de la pédagogie inversée. « Les cours magistraux sont limités, détaille Morgane Bats. En CAP, ils ne représentent que 20 % du temps. » La pratique est ainsi privilégiée : exercices s’appuyant sur des supports variés, échanges avec le formateur et les autres étudiants. Dans le même esprit, les occasions d’évoluer en situation réelle seront multiples.

L’école disposera d’un restaurant pédagogique, bien sûr. Auquel s’ajouteront deux bars, deux points de restauration rapide (un foodtruck en circulation et un point de vente aménagé dans un container maritime au sein de l’école) et un concept store. Une approche pratique particulièrement adaptée « au public en reconversion professionnelle auquel nous nous adressons principalement » complète la directrice commerciale. Le coût de la formation pour un CAP est de l’ordre de 10 000 euros en fonction de sa durée (6 à 12 mois).

L’école prévoit également de lancer, en septembre, un programme d’incubation Foodtech et un accélérateur de projets à destination de créateurs et repreneurs d’entreprises dans les métiers de bouche et de service. Avec ce projet, une nouvelle étape s’ouvre pour le groupe Fauchon qui semble, en même temps, faire un clin d’œil à son fondateur : un certain Auguste Fauchon, normand, venu à Paris vendre des fruits et légumes il y a 136 ans !

Pour Aletheia Press, Lætitia Brémont