Rouen Normandy Invest donne les clés de l’innovation

Ce 30 novembre, près de 500 entrepreneurs étaient réunis à Louviers pour parler innovation.

Pierre-Louis Deprez, directeur général associé de KAOS Consulting a démystifier les composantes de l’innovation. (© Aletheia press / LBrémont)
Pierre-Louis Deprez, directeur général associé de KAOS Consulting a démystifier les composantes de l’innovation. (© Aletheia press / LBrémont)

Ce 30 novembre, l’Agence de développement Normandy Invest organisait une soirée consacrée à l’innovation à Louviers, dans l’Eure. À une trentaine de minutes de la préfecture de Seine-Maritime, reliée par l’A13, Louviers entretient, de fait, des relations étroites avec Rouen et s’est fait un plaisir d’accueillir près de 500 entrepreneurs au sein de son Hub expo et congrès. « Nous sommes ici sur un lieu emblématique, a souligné Bernard Leroy, président de l’Agglo Seine-Eure. Ce site industriel a été victime deux fois de l’innovation. L’avènement des CD a tué et remplacé l’activité de vinyles qui s’y déroulait. Puis le streaming a tué les CD (il s’agit de l’usine Philips-Cinram, en activité de 1957 à 2012, ndlr)». Pour autant, sous l’impulsion des collectivités, le site renaît une troisième fois de ses cendres et accueille aujourd’hui une pépinière d’entreprises, des espaces événementiels et de coworking… De quoi inventer encore et toujours.

Loin des idées reçues

Un cadre qui avait de quoi inspirer les intervenants de la soirée, venus démystifier l’innovation. Et pour cela, Pierre-Louis Deprez, directeur général associé de KAOS Consulting, spécialisé dans l'accompagnement d'équipes pour innover, a commencé par réfuter quelques idées reçues. « Nous pouvons tous apprendre à penser autrement, ce n’est pas inné » a-t-il souligné, rappelant au passage que l’innovation ne demande pas plus de moyens. « Il s’agit de faire mieux avec autant de ressources, voire moins. » Appelant à la plus large collaboration possible au sein de l’entreprise, Pierre-Louis Deprez met en garde contre les critiques précoces qui sont contre productives : « Ne soyons pas des killers d’idées ».

Se demander pourquoi

Autant de conseils mis en pratique par les témoins de la soirée, parmi lesquels Franck Renaudin, fondateur et dirigeant de La Fabrik à Yoops, basée à Rouen et créée en 2020. « Nous fabriquons des tiny houses pour les personnes en situation de rue depuis de longues années. » Si l’entreprise sociale se doit d’être rentable, elle s’appuie sur l’association Case départ, également fondée par Franck Renaudin, pour accompagner les SDF vers une nouvelle vie et un emploi. Une articulation originale qui fonctionne très bien. « La vingt-quatrième tiny vient de sortir de nos ateliers » se réjouit le dirigeant qui entend convaincre les entreprises d’investir dans ces logements (qui génèrent des loyers) dans le cadre, par exemple, de leur démarche RSE. « C’est le sentiment de nécessité qui motive cet entrepreneur, rebondit Pierre-Louis Deprez. Au-delà de se poser la question du comment, il est essentiel de se demander pourquoi on veut le faire. »

Un pas de côté

Chez Marine Coré Baillais, fondatrice, en 2019, de la Pâtisserie numérique, installée à Louviers, c’est la curiosité qui est motrice. « J’avais une expérience fabrication additive et l’impression 3D, j’ai eu envie de l’expérimenter dans le domaine alimentaire » résume, le sourire aux lèvres, Marine Coré Baillais. Une idée qui la pousse à passer un CAP pâtisserie à 44 ans et à rejoindre, comme commis, la brigade de Cédric Grolet au Meurice. Aujourd’hui, ses imprimantes 3D culinaires et les consommables spécialement développés permettent de fabriquer simplement des éléments de pâtisserie, comme les fonds de tarte. De quoi donner plus d’espace à la créativité des artisans ! « Marine Coré Baillais n’a pas peur de l’inconnu, quand elle ne sait pas, elle apprend » constate Franck Renaudin, soulignant l’importance de savoir faire un pas de côté. Des réflexes essentiels à acquérir dans un monde qui évolue de plus en plus vite.

Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont


Rouen Normandy Invest fait le point

La campagne de communication #Rouencarrémentbarré a été multirécompensée et relayée par une centaine de partenaires. (© Rouen Normandy Invest/ZigZag)

L’agence de développement, qui s’appuie sur un budget de 6 millions d’euros, a profité de cette soirée pour faire un bref bilan. « Notre activité repose sur trois actions : la prospection, la communication et les services aux entreprises » rappelle Frédéric Ganotier président de Rouen Normandy Invest. « En seize mois, nous avons annoncé trente implantations d’entreprises qui représentent la création de 1048 emplois dans les trois ans à venir. C’est le signe d’une vraie dynamique de croissance ». L’agence souligne qu’une implantation, représente, en moyenne, trois ans de travail et 450 contacts pris. « 100 % des entreprises qui s’installent ont visité le territoire au préalable. Nous constatons un taux de conversion des visites en projet concret de 65 % » rebondit Frédéric Ganotier. Lequel souligne que 70 % des contacts sont enclenchés via les ambassadeurs de l’agence (des entrepreneurs promouvant le territoire et l’agence de développement) et 20 % via Internet et la veille d’information. Rouen Normandy Invest, portée par le succès de sa campagne de communication #Rouencarrémentbarré réalisée en collaboration avec l’artiste RERO et l’agence rouennaise ZigZag, a annoncé de nouveaux visuels. Ceux-ci seront exposés prochainement, notamment dans les gares parisiennes et plusieurs grandes villes françaises. Rouen n’a pas fini de s’afficher !