Russie/Ukraine : Les chambres consulaires normandes se mobilisent face à la crise

Les chambres consulaires normandes, accompagnées par la préfecture et la Région, se mobilisent pour anticiper les conséquences du conflit en Ukraine. Un numéro d'appel est à disposition des entreprises touchées.

La Chambre régionale d'Agriculture, la Chambre des métiers et de l'artisanat ainsi que la Chambre de commerce et d'industrie mettent en place des actions communes face aux conséquences de la guerre en Ukraine.
La Chambre régionale d'Agriculture, la Chambre des métiers et de l'artisanat ainsi que la Chambre de commerce et d'industrie mettent en place des actions communes face aux conséquences de la guerre en Ukraine.

La période complexe du Covid à peine terminée qu'une autre crise fragilise à nouveau l'économie régionale. Si la Normandie semble peu concernée économiquement par la guerre en Ukraine, les chambres consulaires veulent être dans l'anticipation.

La région enregistre très peu de flux avec l'Ukraine : 0,3% des exportations normandes, principalement des produits pharmaceutiques et chimiques et 0,06% des importations normandes.

En revanche, la dépendance est plus importante avec la Russie, 22ème pays d'export de la Normandie (0,9%) et 5ème d'import (6,6%). « La Normandie est la première région française importatrice depuis la Russie », précise Gilles Treuil, président des CCI de Normandie. 90% des importations normandes concernent les hydrocarbures et les produits pétroliers.

Effets cumulatifs avec le Covid

Selon la Région Normandie, une vingtaine d'entreprises normandes seraient concernées directement par le conflit en Ukraine. « On parle d'entreprises qui ont un client ou un fournisseur majeur, une participation au capital d'une entreprise sur place ou encore de sous-traitance », précise Thierry Liger, conseiller régional. Environ 80 entreprises seraient touchées indirectement.

Mais pour les chambres consulaires, la première inquiétude vient plutôt des effets cumulatifs avec la crise du Covid, comme la hausse du prix de l'énergie et des matières premières. « Alors que les entreprises n'ont pas encore retrouvé leur niveau de 2019, elles ont l'impression de ne pas pouvoir s'en sortir », alertent les présidents régionaux de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI), Gilles Treuil et de la Chambre des métiers et de l'artisanat (CMA), Christophe Doré. À titre d'exemple, l'industrie subit l'envolée des cours du palladium, de l'acier ou encore de l'aluminium et la difficulté d'approvisionnement du titane, notamment utilisé dans la filière aéronautique déjà lourdement touchée par la crise sanitaire.

Un numéro unique pour accompagner les entreprises

La hausse généralisée des matières premières touche également les agriculteurs. « Les intrants sont à un prix jamais atteint, on risque d'être en rupture de stock d'engrais notamment, le cours du blé et du soja s'envole », liste Jean-Louis Bellouche, président de la Chambre régionale d'agriculture. Et ajoute : « Ce conflit aura des répercussions sur nos choix d'implantation. »

À l'image des actions mises en place durant la crise du Covid, les chambres consulaires mettent à disposition un numéro unique – 02 35 10 05 20 - à destination des entreprises en lien avec les marchés russes et/ou ukrainiens. « Ce numéro permet de remonter les informations liées à d'éventuelles difficultés », explique Gilles Treuil. Par ailleurs, la Région Normandie a indiqué que plusieurs dispositifs, dont ARME, seraient utilisés pour soutenir les entreprises dans cette nouvelle crise.