Le must pour Noël : un jouet d’occasion ?

Anne Barroy s’est inventé un métier éthique et très actuel : elle tient la version numérique d’une petite boutique de proximité, qui propose des articles pour enfants soigneusement sélectionnés. Produits d’occasion compris.

 Trois questions à Anne Barroy, fondatrice de Graffiti. (Photo Graffiti)
Trois questions à Anne Barroy, fondatrice de Graffiti. (Photo Graffiti)

Comment est née laboutiquegraffiti.com, en 2019 ?

J’avais envie de monter une entreprise qui porte mes valeurs. Pendant environ 15 ans, j’ai travaillé pour de grands groupes. Y trouver sa place est difficile, alors le mieux est encore de la créer ! Par ailleurs, ayant déménagé à Aix-en-Provence, j’ai constaté après la naissance de ma fille qu’il était difficile de trouver de petites boutiques mignonnes pour l’enfance, celles que l’on trouve dans les centres-villes des grandes agglomérations. Avec mon mari, nous avons réfléchi à un modèle qui prenne le contre-pied de la grande distribution : la boutique de proximité. Au démarrage, nous pensions ouvrir un point de vente physique puis, avec la pandémie, nous avons revu notre copie en full digital. Mais le principe reste inchangé : nous sommes des commerçants, pas une plateforme. Nous réalisons une sélection très soignée de produits que nous achetons auprès de marques choisies suivant des critères d’écologie, de Made In France, Montessori… Certaines sont connues comme Djeco, et d’autres plus confidentielles à l’image de Pirouette Cacahuète, ou Ratatam qui propose des ballons à paillettes.

Les femmes sont-elles vos clientes principales ?

Graffiti s’adresse principalement aux parents, des personnes entre 25 et 45 ans, avec des petits qui ont de zéro à dix ans. L’ensemble de notre clientèle sont des personnes qui sont engagées dans leur consommation. Parmi elles, huit sur dix sont… des mamans. Notamment les « digital mums », ces mamans qui trouvent des idées et de l’inspiration sur Instagram, échangent des recommandations en ligne… L’analyse géographique montre que la clientèle parisienne est très loin d’être majoritaire. Au contraire, nos clientes sont réparties un peu partout en France et plutôt hors des grandes villes où se trouvent plus facilement des concept stores. A coté de cette clientèle principale de mamans, 10 % des acheteuses sont des mamies. Dans la moitié des cas, elles offrent des livres à leurs petits enfants. Et enfin, nous comptons 10 % d’hommes parmi nos clients. Ce sont plutôt les tontons, parrains, copains… Nous avons conçu notre site de manière à ce qu’un public qui n’est pas particulièrement inspiré trouve rapidement le cadeau adapté à chaque occasion, avec plusieurs tarifs. Par exemple, pour l’anniversaire d’un neveu de 4 ans.

À Noël, vous allez proposer aussi des produits d’occasion, pourquoi ?

L’industrie du jouet est loin d’être un champion de l’écologie ! Aujourd’hui, 110 000 jouets sont jetés, chaque jour, en France. La durée de vie moyenne d’un jouet est de six mois, et pour l’essentiel, ceux en plastique ne sont quasiment pas recyclables.. Il s’agit d’ un sujet qui nous tient à cœur depuis longtemps, car nous-mêmes essayons d’avoir une consommation responsable. Et les clients nous le demandaient aussi. Aujourd’hui, pour 1 800 références de jouets et livres neufs, nous en avons 700 de seconde main, en matières naturelles, bois, coton… que nous vendons à moitié prix du neuf. Bien entendu, il est possible de mettre les deux types de produits dans le même panier. Cela fait deux mois que avons démarré cette démarche, après avoir rencontré Laura Bos, fondatrice de Lady Cocotte : elle s’occupe de chercher les jouets d’occasion, de les contrôler et les remettre en état. Elle s’assure que les roues de la voiture tournent bien… C’est le partenariat parfait : nous sommes géographiquement proches et nous partageons les mêmes valeurs.