« Il existe une appétence européenne et même mondiale pour les marques françaises »

La plateforme internationale Faire met en relation marques et commerces indépendants. En France, le marché se développe de manière particulièrement rapide. Trois questions à Olivier Buffon, directeur international de Faire, plateforme de mise en relation entre marques et commerçants indépendants.

 Olivier Buffon, directeur international de Faire, plateforme de mise en relation entre marques et commerçants indépendants. (Photo Faire)
Olivier Buffon, directeur international de Faire, plateforme de mise en relation entre marques et commerçants indépendants. (Photo Faire)

Quelles opportunités propose Faire aux commerçants et aux marques indépendants ?

L'objectif de Faire consiste à rééquilibrer le rapport de force entre marques et magasins indépendants d'une part, et grands acteurs de la distribution de l'autre. La plateforme, qui se rémunère à la transaction, apporte deux bénéfices. Le premier réside dans le fait de mettre en relation les marques et distributeurs indépendants, ce qui leur permet de se découvrir mutuellement. Le second, dans la proposition de services et des fonctionnalités auxquels ces acteurs économiques n'ont normalement pas accès, par exemple pour les démarches à l'export. A l'origine, Faire est né en 2017 aux Etats-Unis, à l'initiative de quatre fondateurs, qui avaient réalisé un même constat : le commerce indépendant doit faire face à la concurrence de géants, notamment sur Internet. Les quatre avaient un pied dans la technologie et un autre, dans le commerce indépendant. L'un d'eux, en particulier, avait travaillé à la distribution d'une marque de parapluies aux USA. Il connaissait donc parfaitement les difficultés auxquelles font face les marques indépendantes.

Pourquoi la plateforme connaît-elle un engouement particulier en France ?

Au total, Faire regroupe 60 000 marques et 400 000 magasins dans le monde. En Europe, où nous avons débuté il y a un an, le démarrage est spectaculaire : la plateforme y regroupe déjà 15 000 marques dans 16 pays, dont les plus importants sont l'Allemagne, le Royaume-Uni, et surtout la France. Ici, le démarrage a été particulièrement rapide : déjà 18 000 connexions entre marques et commerces se sont déroulées, qui ont donné lieu à une transaction. Cela tient probablement à l'existence d'un tissu de commerces et de marques indépendants particulièrement dense. S'y ajoute une tendance de fond chez les consommateurs qui est très marquée dans le pays : un attrait pour le petit commerce local, indépendant, auquel sont associées des valeurs de qualité et de confiance. De plus, il existe une appétence européenne et même mondiale pour les marques françaises : environ la moitié des transactions qui les concernent sur la plateforme impliquent un pays autre que la France.

Que recherchent les entreprises qui recourent à ces mises en relation en France ?

Aujourd'hui, une grande variété de commerces recourent à Faire. Ils sont distribués de manière assez équilibrée sur le territoire, dans les grandes villes, les petits villages, les différentes régions...Il s'agit de types de commerces variés : des concept stores, des épiceries, des magasins pour enfants, d'autres qui proposent plusieurs catégories d'articles différents... Et ils trouvent sur la plateforme des produits très divers, notamment de la décoration, de l'habillement, de l'épicerie fine, des produits pour les enfants, pour les animaux. Toutes les entreprises qui utilisent la plateforme partagent un certain nombre de valeurs, comme l'écologie. Et les commerçants, en particulier, recherchent des produits originaux, uniques, authentiques. Le filtre qu'ils utilisent le plus sur le site Internet lorsqu'ils sélectionnent des articles ? « Non vendu sur Amazon » !