Un bilan moyen pour le Régime Auto-entrepreneurs

Un bilan moyen pour le Régime Auto-entrepreneurs

Lancé le 1er janvier 2009 pour simplifier la création d’entreprise et le paiement des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu, le régime de l’auto-entrepreneur a été substitué en décembre 2014 par celui du micro-entrepreneur.  36% des derniers immatriculés à ce statut juridique étaient toujours en activité en 2017.

283.500 sur 551.000 créations entreprises ont été effectuées en 2014 sous le régime d’auto-entrepreneur. Si 34% d’entre elles n’ont jamais abouti à la déclaration d’un quelconque chiffre d’affaires durant leurs huit premiers trimestres d’existence, 30% ont cessé d’exercer durant les 3 années qui suivent et seulement 36% continuent à exercer.

Une pérennité précaire

Même si la cohorte 2014 est plus pérenne que celle de 2010 à 36% contre 30% toujours actifs 3 ans après leur immatriculation, le régime d’auto-entrepreneurs est plus fragile que les autres statuts juridiques.  54% d’auto-entrepreneurs continuaient toujours ainsi à exercer 3 ans après le démarrage de leur activité contre 75% pour les entreprises classiques et 63% pour les entrepreneurs individuels classiques.

Une forte corrélation avec le secteur d’activités

Le secteur d’activité joue un rôle clé dans la pérennité des auto-entrepreneurs. A 60% d’entreprises toujours actives en 2017, la santé humaine et l’action sociale représente le secteur le plus stable pour le régime. Suivent ensuite l’enseignement à 48%, l’industrie à 42%, puis l’art, spectacles, activités récréatives ainsi que les autres activités de services à 41%. Les secteurs qui par contre souffrent d’une plus grande instabilité sont le transport à 16%, les activités financières et d’assurance à 26%, les activités immobilières à 27%, le commerce à 28%, l’information et communication à 30% et l’hébergement et restauration à 32%. La tendance au démarrage est en effet plus faible pour ces derniers (45% pour le transport contre 83% pour la santé humaine et l’action sociale). Une analyse « toutes choses égales par ailleurs », réalisée sur les auto-entrepreneurs ayant effectivement démarré leur activité, démontre toutefois que cette hiérarchisation des secteurs existe bel et bien et impacte la pérennité de l’entreprise.

 L’âge a ses raisons

Plus un auto-entrepreneur est âgé, plus il a de chance à rester en activité. Ainsi, 44% des personnes âgées de plus de 50 ans sont restées actives 3 ans après leur immatriculation contre 28% seulement de moins de 30 ans.

Le sexe joue aussi un rôle dans la pérennité de l’entreprise. 41% de femmes étaient alors toujours actives en 2017 contre 33% d’hommes seulement. Ces derniers ont en effet un taux de démarrage moins important (62% contre 72% pour les femmes). Opérant souvent dans des secteurs pérennes comme la santé humaine et l’action sociale ou l’enseignement, 57% des femmes ont assuré la continuité de leur projet pendant les 3 ans qui ont suivi leur immatriculation contre 53% d’hommes.

La vie en couple impacte également la pérennité de l’entreprise tandis que le niveau de diplôme ou l’expérience dans la création de l’entreprise semblent insignifiants.

Un milieu rural plus bénéfique

A 43% contre 34%, les communes rurales semblent offrir un cadre plus prospère pour les auto-entrepreneurs que les villes. Les unités urbaines servent en effet souvent à répondre à un besoin ponctuel devenant ainsi moins pérennes (22% contre 15% dans le milieu rural).

D’autres facteurs

Si seulement 32% des auto-entrepreneurs n’ayant rien investit au démarrage ont réussi à garder leur entreprise pérenne 3 ans après, 40% le sont pour ceux ayant engagés au moins un euro au début. Ces taux s’élèvent respectivement à 52% et 57% pour les auto-entrepreneurs ayant réellement démarré une activité. D’autre part, 42% des personnes immatriculées en 2014 et ayant bénéficié d’un dispositif d’aide sont toujours actifs contre 33% de ceux n’ayant eu droit à aucune aide. Ces taux sont toutefois réellement effectifs lors du démarrage de l’activité uniquement.

Par ailleurs, lorsque le projet constitue l’activité principale de l’auto-entrepreneur, il a plus de chance de continuer à exister que lorsqu’il s’agit d’un complément (67% contre 62%). Cette situation s’explique notamment par le manque de temps et d’indispensabilité du projet pour la personne concernée.

Chiffre d’affaires en stagnation

En 2016, le chiffre d’affaires moyen des auto-entrepreneurs immatriculés en 2014 s’élevait à 10.300 euros (7.600 euros pour ceux en complément contre 12.800 euros pour ceux en activité principale).  Les entrepreneurs individuels classiques réalisent pour leur part de meilleurs résultats : 23% d’entre eux uniquement déclaraient moins de 15.000 euros de chiffre d’affaires en 2016 contre 75% des premiers. Ces écarts s’expliquent notamment par les seuils maximaux de chiffre d’affaires imposés pour ce régime ainsi que par l’exclusion de certaines activités lucratives.

Les auto-entrepreneurs, à 54%,  demeurent toutefois satisfaits en général de leurs résultats et plus spécifiquement ceux dont l’activité est en complément (58% contre 50% pour ceux en activité principale).

D’autre part, plus l’investissement au démarrage est important, plus la satisfaction vis-à-vis du chiffre d’affaires est moindre. Les personnes opérant dans secteurs d’activité de l’information, la communication et l’enseignement sont par ailleurs plus satisfaites de leur chiffre d’affaires que celles du commerce (respectivement 63%, 62% et 42%).

Au niveau de la rémunération par secteur, l’hébergement et la restauration est l’activité la plus rémunératrice avec 15.600 euros suivi par les activités financières et d’assurance et les activités immobilières à 14.900 euros.