W’ant : le collectif au service d’un territoire qui le mérite

Crédit photo : BeDe, Aletheia Press,  « Lieu d’échange et de partage, W’ant se veut un nouveau moteur exemplaire pour le quartier de
Caucriauville ».
Crédit photo : BeDe, Aletheia Press, « Lieu d’échange et de partage, W’ant se veut un nouveau moteur exemplaire pour le quartier de Caucriauville ».

Espace de formation et de co-working, W’ant a été labellisé « Fabrique de Territoire » début février.
« On a tous des projets, mais pas toujours toutes les compétences. Travailler ensemble, collaborer permet d’avancer plus vite. » Abdoulaye Djogo Barry, le président de l’Estrap W’ant au Havre, croit en son quartier de Caucriauville. Et son enthousiasme n’a rien d’irrationnel… La preuve ? L’Estrap W’ant vient tout juste d’être retenu comme lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt Fabriques de territoire et fabriques numériques de
territoire. Le projet est né en 2016. Quelques jeunes ont alors la volonté d’ouvrir un espace de co-working dans un centre commercial à l’abandon, au cœur du quartier prioritaire. « Caucriauville, c’est une ville dans la ville et nous voulions montrer que l’on peut y faire d’autres choses que ce que l’on voit habituellement dans ces quartiers », raconte Djogo. Sans argent Djogo et ses amis lancent un chantier participatif et se rapprochent du réseau Digifab pour ouvrir une école numérique pour adultes. Une formation de « Développeur Data » est mise en place. Il s’agit de former une dizaine de personnes par an à la collecte, au traitement et à l’analyse de données. La première promotion s’installe en avril 2019 et une seconde débutera en mars.

Une forte implantation territoriale

Avec l’AMI Fabriques de territoire, W’ant souhaite désormais franchir un nouveau cap et ouvrir l’espace de co-working de 20 places souhaité dès la naissance du projet, ainsi qu’un FabLab avec imprimante 3D, destiné à fournir des outils à la communauté. Plusieurs porteurs de projets sont déjà prêts à s’installer. Il faudra encore attendre quelques semaines que les aménagements soient terminés. Les fonds débloqués par la labellisation Fabrique de territoire doivent en effet permettre d’acquérir du mobilier et des outils de travail. De quoi créer un véritable Tiers Lieu, et ainsi « créer une dynamique de quartier » note Djogo. Selon lui, c’est d’ailleurs cette forte implantation territoriale qui a joué en sa faveur dans la sélection du projet comme Fabrique de territoire. Une trentaine d’entreprises havraises, toutes à la recherche de compétences et de talents, a soutenu la candidature de W’ant. Et avec eux, la mission locale, la sous-préfecture, l’agglomération, la ville du Havre, le département… Autant d’alliés de poids qui marquent l’intérêt du projet pour le territoire.

Un soutien sur 3 ans
Désormais W’ant va donc être reconnue comme la tête de réseau des initiatives de de développement et d’insertion, avec un accompagnement de l’Etat durant 3 ans. « Sur cette période nous devons consolider notre projet pour assurer sa pérennité, explique Djogo Barry. Mais cela nous apporte de la crédibilité et nous allons pouvoir étendre nos activités et travailler avec d’autres acteurs locaux, comme des associations de médiation par exemple. »
L’appel à manifestation d’intérêt lancé par l’Etat est doté de 45 millions d’euros et doit permettre d’identifier, d’ici 2022, 300 fabriques, existantes ou en projet, dont 150 implantées en quartiers prioritaires de la politique de la Ville (QPV). L’État soutient à hauteur de 75 000 à 150 000 euros sur trois ans les Fabriques de territoire.