Le groupe belge Futerro confirme l’implantation de sa bioraffinerie de PLA Port-Jérôme-sur-Seine

Ce 17 mai à Lillebonne, la concertation préalable a été officiellement lancée. Le groupe belge Futerro espère que la production de son usine sera lancée en 2026.

La concertation préalable se déroulera du 23 mai au 7 juillet 2023 (©Aletheia Press/L.Brémont)
La concertation préalable se déroulera du 23 mai au 7 juillet 2023 (©Aletheia Press/L.Brémont)

C’est un projet industriel de taille qui est en voie de se concrétiser sur la commune de Saint-Jean-de-Folleville. L’annonce a été faite officiellement ce 17 mai à Lillebonne, à l’occasion du lancement de la concertation préalable à l’implantation de la première bioraffinerie d’acide polylactique (PLA) en Europe. « Le PLA est un plastique biosourcé qui ressemble à du polystyrène et permet de fabriquer, notamment, des emballages et du textile. Il est beaucoup plus simple et moins couteux à recycler que les plastiques issus du pétrole » souligne Frédéric Van Gansberghe, PDG de Futerro, l’entreprise belge porteuse du projet.

Première usine en Europe

Aujourd’hui, Futerro possède une usine en Chine d’une capacité annuelle de 100 000 tonnes de PLA. « Nous voulons faire la même chose en Europe et nous avons choisi Port-Jérôme qui présente toutes les caractéristiques indispensables », poursuit le PDG. L’entreprise était à la recherche d’une parcelle de 20 ha, proche d’un axe fluvial « pour assurer le charroi et diminuer notre empreinte carbone », note l’entrepreneur qui souligne également l’importance de disposer d’une énergie décarbonée et d’une biomasse importante. Par ailleurs, « l'environnement industriel régional nous permettra de disposer des compétences nécessaires plus facilement ».

Une arrivée qui réjouit les élus normands. « La Seine est devenue un des lieux stratégiques pour l’économie de demain. Nous avons un nombre de projets industriels considérables en cours », réagit Hervé Morin, président de la Région Normandie. De son côté, Virginie Carolo-Lutrot, présidente de Caux Seine agglo remarque : « Nous avons déjà sorti de "bons petits plats" comme Plastic energy ou Air liquide. Si notre zone d’activité a 90 ans et elle fait partie des zones avec les plus grosses émissions de gaz à effet de serre. Malgré cela, depuis les années 70 nous prenons le tournant des transitions ». Un travail collaboratif entre les collectivités territoriales et les populations locales estime l’élue.

Production en 2026

« Le chantier devrait être lancé fin 2024 pour une durée de 12 mois. Nous devrions lancer les tests début 2026 et avoir une production d’ici fin 2026 », précise Geoffroy Delvinquier, business dévelopment and marketing manager au sein de Futerro. Le futur site seinomarin devrait produire 75 000 tonnes de PLA par an et créer 250 emplois. Il représente un investissement de 500 000 millions d’euros. La source de biomasse transformée sera l’amidon issu de blés normands. « La demande en protéines végétales augmente mais celle en amidon pour fabriquer du sucre est en train de diminuer », remarque Frédéric Van Gansberghe. La production de PLA ne devrait donc pas entrer en concurrence avec la production de blé pour des besoins alimentaires.

Sur le site, une unité de fermentation transformera l’amidon en acide lactique. Ce dernier transitera ensuite dans une unité de polymérisation pour obtenir du PLA. Enfin, et ce sera une première mondiale, une unité de recyclage transformera le PLA usagé en acide lactique. Une station d’épuration et une chaudière gaz alimenté à 15 % par du biogaz produit sur le site viendront compléter les équipements.

En Chine, le groupe développe fortement la filière textile à partir de PLA. Une voie d’avenir grâce à un recyclage infini pour réduire un impact environnemental actuellement catastrophique. « Cette unité à Port-Jérôme est le tout début de la chimie verte qui doit remplacer la pétrochimie », se réjouit Frédéric Van Gansberghe. Une transition indispensable aux yeux du PDG qui estime que « l'Europe n’aura pas le choix pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Il faut se préparer à aller dans ce sens ».

Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont

Première étape : la concertation préalable

La concertation préalable se déroulera du 23 mai au 7 juillet 2023, elle concerne les 50 communes de Caux Seine agglo ainsi que Quillebeuf-sur-Seine et Saint-Aubin-sur-Quillebeuf mais elle ouverte à toutes les personnes, qu’elles résident ou non sur ce territoire. Une réunion publique se déroulera le 30 mai à 18h30 à Saint-Jean-de-Folleville (salle Bernard Mullie). D’autres temps d’échanges suivront. Plus d’informations sur le site dédié : www.concertation-futerro.com.

Les garants de cette concertation peuvent être contactés par mail : christophe.bacholle@garant-cndp.fr et bruno.boussion@garant-cndp.fr.