À Grand-Couronne, Saipol transforme 1 Mt de graines de colza par an

Un million de tonnes de graines, principalement de colza, sont transformées annuellement dans l’usine de Saipol à Grand-Couronne. Les débouchés sont variés : de l’alimentation humaine à l’alimentation animale en passant par les biodiesels.

L’usine de Grand-Couronne livre 600 clients, tous secteurs confondus, principalement en France. (© Aletheia Press / B. Delabre)
L’usine de Grand-Couronne livre 600 clients, tous secteurs confondus, principalement en France. (© Aletheia Press / B. Delabre)

Avec 2,9 millions de tonnes de graines de colza et de tournesol traitées annuellement, Saipol est un mastodonte de la trituration en France. Parmi ses cinq sites industriels, se trouve Grand-Couronne, son usine historique inaugurée en 1992. Un million de tonnes de graines, principalement de colza, y sont transformées chaque année sur le site où travaillent 210 personnes dont une centaine rattachée aux services du siège de l’entreprise. « Sur l’ensemble des usines Saipol, nous visons 60 à 80 % de graines françaises transformées selon les années, et nous ne descendons que rarement en dessous de 55 % », précise Ludovic Tonnevy, directeur du site de Grand-Couronne, qui fonctionne 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Au cœur des zones de culture de colza, l’usine bénéficie de transports intermodaux et est alimentée par la centrale de cogénération biomasse Bio Cogelyo Normandie depuis 2011.

Du tourteau aux biodiesels

La production principale, 55 % du volume de la graine, ce sont les tourteaux destinés à l’alimentation animale à hauteur de 560 000 tonnes annuelles. Une production qui vient se substituer aux tourteaux importés à base de soja.

Mais c’est le biodiesel, commercialisé sous la marque Diester, qui a longtemps été un débouché phare. Incorporé dans le gazole à hauteur de 8 %, il a été lancé en 1995. « Le Diester, notre marque de biodiesel de base, est désormais très concurrencé. En 2017, Saipol a donc engagé un plan de transformation pour développer des énergies de spécialités » souligne Ludovic Tonnevy. Lequel aboutit notamment, en 2018, au lancement d’Oleo100, premier carburant français 100% végétal, destiné à remplacer le gasoil. Fabriqué à partir de graines de colza français, notamment à Grand-Couronne, ce carburant est aujourd’hui réservé aux professionnels du transport. « Ce sont 2 000 à 3 000 véhicules qui roulent avec ce carburant, chez 400 clients dans toute la France ». Aujourd’hui, avec la production d’huiles végétales pré-traitées utilisées par les raffineries et bioraffineries pour décarboner leurs énergies, ce sont 400 000 tonnes produites annuellement qui sont destinées au secteur des énergies nouvelles.

(@Aletheia press/B. Delabre)

Le monde agricole aux commandes

Autre débouché pour le site de Grand-Couronne, l’alimentation humaine (100 000 tonnes annuelles) qui a connu un essor notable avec le rachat en 2003 de la société Lesueur, suivi par le lancement de la marque « Fleur de Colza ». Enfin, 45 000 tonnes de glycérine sont destinées au secteur industriel. Elles entrent dans la composition de produits variés : cosmétiques, pharmacie, alimentation…

L’usine de Grand-Couronne livre 600 clients, tous secteurs confondus, principalement en France. L’entreprise, qui est une filiale du groupe Avril, ne communique pas sur ses résultats économiques. Le secteur végétal du groupe Avril pèse 3,77 Md€ en 2020 pour un chiffres d’affaires global de 6,4 milliards d’euros. Le groupe, créé en 1983 sous l’impulsion de la profession agricole qui reste au cœur des organes de décision, emploie plus de 7 500 personnes dans le monde.

Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont