Haropa : Les Régions et les acteurs portuaires veulent peser dans la gouvernance

La fusion des ports du Havre, Rouen et Paris sera effective au 1er juin. Les présidents de Régions Normandie et Ile-de-France, Hervé Morin et Valérie Pécresse, comptent bien faire entendre leurs voix dans la gouvernance de l'ensemble portuaire, avec les acteurs économiques.

Valérie Pécresse, présidente de la Région Ile-de-France et Hervé Morin, président de la Région Normandie. (Photo Région Normandie)
Valérie Pécresse, présidente de la Région Ile-de-France et Hervé Morin, président de la Région Normandie. (Photo Région Normandie)

« Nous ne nous contenterons pas de strapontins », c'est le message passé par Hervé Morin et Valérie Pécresse, respectivement président de la Région Normandie et présidente de la Région Île-de-France au sujet du conseil de surveillance de Haropa, fusion des ports du Havre, Rouen et Paris, officiellement regroupés au 1er juin. Après un communiqué de presse commun il y a quelques semaines, les deux élus ont réuni, vendredi 22 avril, les acteurs portuaires pour une conférence de presse sur l'axe Seine. Les élus ont fait part de leur volonté de peser davantage dans la gouvernance d'Haropa

« Nous sommes favorables à Haropa, mais nous ne pouvons pas être satisfaits de la conduite de sa construction », a introduit Hervé Morin. Notamment du nombre de sièges attribués aux Régions dans la gouvernance de l'ensemble portuaire : un siège pour la Région Normandie et un siège pour la Région Ile-de-France. « Il est anachronique que les deux Régions qui financent très largement ces ports soient moins représentées que les trois agglomérations dont les concours financiers pour ces ports sont faibles […] On finance jusqu'à 15 fois plus que les métropoles (les métropoles du Havre, Rouen et Paris représentent trois sièges au conseil de surveillance, NDLR) », a lancé le président de la Région Normandie, avant de prendre pour exemple la réalisation de la chatière du port du Havre, financée en grande partie par la Région Normandie (82,5 M€ sur les 125M€). « Les Régions ont en charge la mobilité et le développement économique », a également rappelé Hervé Morin.

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« Une ambition évidente face à la concurrence internationale »

Les deux Régions ont donc demandé deux sièges chacun au conseil de surveillance de l'ensemble portuaire. « L'objectif est de montrer qui doit piloter, et le bon échelon pour piloter Haropa est l'échelon régional », a déclaré la présidente de la Région Île-de-France Valérie Pécresse. Une idée qui « s'oppose à une autre vision de la France où l’État veut garder les manettes et donner des strapontins aux collectivités locales ». 

Avec les collectivités territoriales, les acteurs économiques et portuaires veulent également une meilleure représentation dans la gouvernance d'Haropa. « L'ambition de l'axe Seine nous paraît évidente, face à la concurrence internationale, aux grandes évolutions qui se font à nos portes dans des délais très courts, comme la création des ports francs en Grande-Bretagne à la suite du Brexit ou la prochaine fusion Anvers-Zeebrugge », constate Christian Boulocher, président de Seine Port Union. Et d'ajouter : « Participer à la gouvernance n'est pas un caprice, quand on sait que le secteur privé investit à la même hauteur que le public. »

Avec le soutien des acteurs économiques, les deux présidents de Région espèrent « faire entendre la voix de la raison » à l’État, avec comme autre argument la volonté de « faire de la vallée de Seine un corridor de l'hydrogène ».

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