NatUp travaille à concilier environnement et écologie dans l’agriculture
La coopérative agricole NatUp s’emploie à réduire son empreinte carbone de 30 % d’ici 2030. Les premières initiatives ont permis d’obtenir une diminution de 17 %, tandis que des réflexions sont en cours pour atteindre cet objectif ambitieux, mais réalisable tout en préservant l’enjeu économique des agriculteurs.
Impacté par et impactant pour l’environnement, le monde agricole mesure peut-être plus que d’autres secteurs l’urgence climatique et la nécessité de réduire son empreinte carbone. « Nous sommes confrontés à trois enjeux : atténuer notre empreinte sur le climat, la biodiversité et l’eau ; rendre l’ensemble des pratiques agricoles pérennes en passant par l’agroécologie ; et développer des solutions complémentaires à la chimie », détaille Laurent Lemarchand, directeur innovation, développement et agro-industries de NatUp.
La coopérative agricole souhaite s’inscrire dans la trajectoire des accords de Paris et réduire de 30 % son empreinte carbone d’ici 2030. « C’est un projet ambitieux, mais réaliste, car quand on fait la somme des initiatives en cours, nous sommes à 17 % de réduction. Nous avons donc la volonté d’aller plus loin. »
Améliorer l’amont
Au regard de son scope 3, la coopérative a pu définir que 75 % de son empreinte carbone repose sur ce qui déroule en amont de son activité directe et concerne la production agricole, aussi bien dans les champs que les élevages. « Les deux principales sources sont l’utilisation d’engrais azoté et l’émanation de méthane produit par les animaux. » Pour y faire face, NatUp et ses 5 000 adhérents travaillent sur une alimentation incluant le lin pour les ruminants et sur des solutions d’engrais moins azoté.
« Cela demande un travail agronomique avec des outils d’aide à la décision comme de la cartographie intra-parcellaire qui prend en compte l’état et le potentiel de développement de la plante. » En complément, NatUp planche sur la relocalisation de certaines légumineuses comme la lentille ou la substitution d’engrais minéraux par des solutions organiques. « Nous voyons donc d’un bon œil les projets de méthanisation et de compost. »
D’autres pistes de réflexion et d’action
L’empreinte carbone de NatUp intègre également le transport et l’énergie. Pour ce premier poste, la coopérative mise sur les biocarburants pour une partie de sa flotte, mais aussi sur l’optimisation des kilomètres parcourus en investissant dans un logiciel. « Au registre de l’énergie, nous construisons un nouveau siège, un bâtiment zéro carbone. En complément, nous avons entamé une démarche de rénovation des bâtiments et l’installation de panneaux photovoltaïques. »
Les opérations de séchage et de transformation des productions supportent les principales dépenses énergétiques. « Nous développons nos propres méthaniseurs et portons une réflexion sur les biomasses. » Le responsable rappelle enfin que toutes les démarches engagées par NatUp ne peuvent se faire que si la conjoncture économique se montre favorable et que les changements engagés ne s’avèrent pas néfastes à d’autres niveaux comme le bien-être animal. « Il faut réconcilier les enjeux économiques, environnementaux et sociétaux, sans que ce soit au détriment des adhérents. »
Pour Aletheia Press, Julie Letourneur
Laurent Lemarchand va succéder à Patrick Aps
Laurent Lemarchand, actuel directeur innovation, développement et agro-industries de NatUp, succédera, à partir du 1er janvier 2025, à Patrick Aps, à la tête de la coopérative en tant que directeur général. À 41 ans, il a notamment passé 12 ans en cabinet de conseils en stratégie pour l’industrie agroalimentaire après avoir obtenu un diplôme d’ingénieur de l'École Polytechnique et un master en gestion des organisations à l’Université d’Oxford. En poste depuis 2019 chez NatUp, il a initié de grands projets comme, par exemple, une nouvelle usine de transformation de légumes à Luneray. Futur directeur général, il veut s’inscrire dans la continuité et faire perdurer le modèle de la coopérative tout en poursuivant les innovations et les investissements pour trouver des solutions de production rémunératrices pour les adhérents.