Unifer se diversifie avec l’acquisition du site d’Etarès à Saint-Vigor-d’Ymonville

Unifer a repris l’exploitation du site de traitement et d’enfouissement de gravats et d’amiante d’Etarès situé à Saint-Vigor-d’Ymonville.

« Il n’existe que deux ou trois sites de ce type en Normandie. Il nous semblait donc stratégique de nous positionner quand il a été mis en vente il y a un an » explique Samuel Lebain. (© Aletheia Press / B. Delabre)
« Il n’existe que deux ou trois sites de ce type en Normandie. Il nous semblait donc stratégique de nous positionner quand il a été mis en vente il y a un an » explique Samuel Lebain. (© Aletheia Press / B. Delabre)

C’est l’une des rares PME qui œuvre dans la collecte et le recyclage des déchets. Unifer, installée au Havre connait une belle croissance depuis six ans et a franchi un nouveau cap le 1er juillet 2021 avec la reprise du site d’enfouissement d’Etarès à Saint-Vigor-d’Ymonville.

2 millions d’euros

« Sur ce site, sont traitées annuellement 60 000 tonnes de gravats et 15 000 tonnes d’amiante, note Samuel Lebain, gérant de l’entreprise. C’est une diversification pour Unifer, qui est habituellement un intermédiaire dans la chaine de traitement des déchets ». Les déchets inertes et ceux contenant de l’amiante sont ensevelis tandis qu’une partie des gravats est concassée pour être réutilisée. « On trouve encore énormément d’amiante, par exemple dans les tôles en fibro, ou dans l’enrobé des routes » remarque le responsable. Autre cas de de figure fréquent, « lors d’un chantier, la terre est systématiquement analysée pour rechercher des traces d’amiante liées à la destruction ancienne d’un bâtiment ». En cas de contamination, la terre doit être évacuée.

« Il n’existe que deux ou trois sites de ce type en Normandie. Il nous semblait donc stratégique de nous positionner quand il a été mis en vente il y a un an ». Trois salariés travaillant sur place sont repris et un poste supplémentaire pourrait être créé. Un investissement d’environ 2 millions d’euros pour l’entreprise qui a obtenu une autorisation d’exploiter de sept ans.

Plus agile

De quoi conforter, malgré la crise sanitaire, le développement d’Unifer qui compte aujourd’hui une soixantaine de salariés et annonce un chiffre d’affaires de 16 millions d’euros en 2021. « Nous visons 20 millions d’euros en 2022 », complète le chef d’entreprise. Le Covid a perturbé l’organisation, « pendant les confinements, nous avons fonctionné avec 50 % des effectifs mais nous avons réussi à conserver les coûts fixes, relève Samuel Lebain. Notre taille nous a permis de faire preuve d’agilité, ce qui est probablement moins évident pour nos concurrents. »

En revanche, la hausse des prix et les pénuries sur les marchés des matières premières, a profité à Unifer, mais son dirigeant estime ce phénomène conjoncturel et reste prudent. « Comme l’économie est plutôt bonne, nous trouvons toujours des placements en ce moment, mais nous faisons plus de kilomètres. Au lieu de travailler en région à moins de 100 kilomètres, les déchets peuvent faire 300 à 600 kilomètres. » Autre sujet de satisfaction, le peu de défaillance de paiement parmi le millier de clients d’Unifer, qui regroupe des artisans mais aussi de grandes entreprises. Et avec « un secteur autour du Havre qui a une belle dynamique, avec beaucoup de projets immobiliers et de chantiers de démolition », l’année 2022 démarre donc sous de bons auspices.

Mais il faudra aussi compter sur la hausse des charges, dont celle liée au transport et des capacités toujours plus tendues dans l’accueil régional des déchets non triés. « Le prix sur les déchets non triés a doublé en cinq ans » avertit Samuel Lebain. Développer encore le tri apparaît donc indispensable. Pour cela, Unifer prévoit de créer des emplois et d’investir au moins 3 millions d’euros cette année.

Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont