Contournement Est/LNPN : les acteurs économiques normands se mobilisent

Les acteurs économiques normands ont co-signé un courrier adressé à la Première ministre, Elisabeth Borne, pour faire avancer les projets de Contournement Est et de la Ligne nouvelle Paris-Normandie. 

Les acteurs économiques normands se sont réunis, mercredi 3 mai, pour aborder deux sujets majeurs autour de la mobilité et l'attractivité du territoire : le contournement Est de Rouen et la Ligne nouvelle Paris-Normandie.
Les acteurs économiques normands se sont réunis, mercredi 3 mai, pour aborder deux sujets majeurs autour de la mobilité et l'attractivité du territoire : le contournement Est de Rouen et la Ligne nouvelle Paris-Normandie.

« Nous avons adressé un courrier à Mme Borne concernant deux sujets d'infrastructures importants et indissociables : le contournement Est de Rouen et la ligne nouvelle Paris-Normandie », a déclaré Vincent Laudat, président de la CCI Rouen Métropole entouré de plusieurs acteurs économiques locaux, tous unis pour la réalisation de ces grands projets sur la table depuis de nombreuses années. Car, pour eux, c'est avant tout de l'attractivité du territoire dont il est question à travers ces deux chantiers. 

Le contournement Est
pour "fluidifier" la circulation

Le contournement Est, évoqué depuis plusieurs décennies et validé par l'Etat en décembre 2021, n'avance pas assez vite pour les acteurs économiques normands. « On ne souhaite pas que cela prenne du retard dû au choix du concessionnaire », lance Vincent Laudat, afin de laisser place ensuite à la consultation publique. Le calendrier initial prévoit la réalisation des travaux de 2026 à 2029 pour une mise en service en 2030. Ce projet représente un investissement de 886 millions d'euros HT. 

Ce contournement Est est un enjeu majeur pour les entreprises qui voit dans cette nouvelle route, une solution pour « sortir le flux de trafic des particuliers et des marchandises du centre-ville », insiste Vincent Laudat, mais aussi pour « pour faire venir les entreprises ». Car, la situation actuelle ne ravit pas les chefs d'entreprises, notamment face à la pénurie de main d'œuvre. « C'est un cri d'alarme », lance Jean-Christophe Romatet, président de la CPME 76, qui dénonce la « galère » pour venir à Rouen quand on habite à 20 km aux alentours. « En moyenne, un automobiliste passe 100h par an dans les embouteillages à Rouen », précise Vincent Laudat. Pas de quoi attirer les jeunes talents...

Cette nouvelle infrastructure est également souhaitée par l'Union portuaire rouennaise (UPR). Alors que 22 millions de tonnes de marchandises transitent par le port de Rouen par an, l'objectif pour Haropa est « augmenter le trafic de 10% d'ici 5 ans » afin de rester compétitif, explique Thomas Courtier, directeur général de l'UPR. « La part du trafic routier est significative », note-t-il. « Le contournement Est n'est pas qu'un impératif local, il est aussi régional et national », lance Nicolas Caron, président de l'association pour le contournement Est de Rouen.

Des "délais lunaires" pour la LNPN

La ligne nouvelle Paris-Normandie, qui doit permettre de réduire le temps de trajet vers la capitale, fait débat entre les deux régions. Pour les acteurs économiques normands, « les délais qu'on nous annonce sont lunaires, avec 10 ans d'études », fustige Vincent Laudat. « On a bien compris qu'on n'aura pas de TGV mais nous souhaitons des dessertes de qualité », déclare-t-il

La première étape est le "saut de mouton" afin de désengorger le trafic de la gare Saint-Lazare. Un "saut de mouton" qui devrait être terminé en 2030 selon le calendrier initial. « L'ensemble du tracé de la ligne devrait être finalisé en 2025, pour lancer l'enquête publique fin 2027 », présente Daniel Cornet, du club ELAN. « On ne peut pas attendre derrière le chantier du Grand Paris », s'exclame le président de la CCI Rouen Métropole. Les acteurs économiques attendent donc une réponse politique pour ces deux grands projets en attente...